“OFFREZ SANS CESSE AU TRÈS-HAUT DES PRIÈRES ET DES SACRIFICES !” (L’Ange de Fatima, été 1916)
Nul d’entre vous n’ignore que les apparitions de l’Ange et de Notre-Dame à Fatima, lancent à tout le monde chrétien un extraordinaire appel au sacrifice. Celui-ci est en effet indispensable pour réparer les péchés de l’humanité, pour obtenir la conversion des pécheurs et pour nous sanctifier nous-mêmes. C’est, comme nous allons le voir, ce dont saint Maximilien Kolbe était profondément persuadé.
Le sacrifice est une exigence d’amour
Pour le saint fondateur de notre milice, l’amour qu’une âme a pour Dieu ou pour l’Immaculée doit se concrétiser et se prouver par une vie de sacrifice. Il est si facile de s’illusionner, dans la vie spirituelle, et de prendre pour un amour fort et immense ce qui n’est en réalité qu’une ferveur sensible et passagère. Comment donc éviter cette méprise ?… Il faut examiner si le sacrifice tient une place de choix dans notre vie. Voici ce qu’explique bien saint Maximilien-Marie : ”Les âmes qui s’efforcent vraiment d’aimer Dieu prendraient volontiers sur elles toutes les souffrances, afin que ceux qui ne L’aiment pas finissent par L’aimer. C’est par amour pour Dieu qu’elles prient pour la conversion des pécheurs et qu’elles s’efforcent de compenser un peu pour tant d’amour méprisé”(Conf. 04.11.1938). Comme ces paroles sont un bel écho du message de Fatima ! Le Cœur Immaculé de Marie réclame de ses enfants une preuve d’amour, à savoir : qu’on Lui offre des sacrifices en esprit de réparation et pour la conversion des pécheurs.
Le devoir d’état
Ne nous y trompons pas, le grand sacrifice que saint Maximilien Kolbe attend de ses Chevaliers est celui de la fidélité à la Volonté de l’Immaculée. Nous lui sommes tous consacrés ; nous ne devons plus, par conséquent, faire notre volonté propre, mais accomplir en tout son bon plaisir à Elle. Il s’agit donc d’observer les commandements de Dieu et de l’Église, et de remplir notre devoir d’état avec le plus d’amour et de générosité possible, en particulier par le travail. Saint Maximilien-Marie voulait pousser cet idéal jusqu’à l’héroïsme : “Se fatiguer toute la journée, se tuer au travail, être considéré comme un fou par notre entourage et, anéantis, mourir pour l’Immaculée !” (Lettre 11.12.1930).
Les épreuves providentielles
C’est un fait que Dieu éprouve ceux qui L’aiment par toutes sortes de souffrances. Ces épreuves dont nos vies sont parsemées, il nous faut les supporter patiemment et les offrir avec amour. Elles sont aussi un grand moyen de réparer les péchés des hommes et d’obtenir la conversion des pécheurs ; alors, ne les fuyons pas, mais embrassons-les quand elles se présentent. Saint Maximilien nous y encourage : ”Ne fuyons pas la Croix (…), prenons-la de tout cœur par amour pour l’Immaculée” (Lettre 14.10.1937). […] “Vous devez être prêts à des temps de ténèbres, d’inquiétudes, d’incertitude, de peur, de tentations – parfois très fortes – et de souffrances aussi bien du corps que de l’âme […]. Soyez prêts à tout cela !” (Lettre 03.01.1927).
Les sacrifices spontanés
Non contents d’offrir à la très Sainte Vierge leur devoir quotidien et les souffrances que la Providence leur réserve, les Chevaliers auront à cœur de trouver encore beaucoup d’autres occasions de se sacrifier pour leur Souveraine, à l’exemple des trois petits bergers de Fatima. C’est l’exhortation que nous donne saint Maximilien-Marie : “Aimons l’Immaculée […] donnons-Lui beaucoup de preuves de notre amour principalement à travers les plus petites choses de la vie quotidienne, les petits sacrifices” (Conf. 01.02.1941). Ces petits actes d’immolation sont très précieux aux yeux de Dieu, et plus une âme se montre généreuse à les accomplir, plus elle fait preuve d’un grand amour. Saint Maximilien, tout embrasé, s’écriait : ”Étant donné que nous ne vivons pas deux fois sur cette terre, il faut […] prouver Ie plus possible notre amour envers l’Immaculée (Lettre 11.12.1930). […] “Je souhaite à tous et à moi-même de savoir accomplir le plus grand nombre de sacrifices” (Lettre 09.04.1933).
La voie royale
Si le sacrifice est une preuve d’amour, il est aussi le meilleur moyen de grandir rapidement dans la charité et d’atteindre les sommets de la sainteté. ”La Croix est l‘école de l’amour” (Lettre 27.10.1920) nous dit saint Maximilien-Marie ; ”Souvenons-nous que l’amour vit et se nourrit de la Croix” (Lettre 09.04.1933). C’est le bois de la Croix, et lui seul, qui entretient et augmente dans les âmes le feu de la charité. “Le sacrifice, seul, est le soutien indispensable de l’amour. Sans le sacrifice, il n’y a pas de progrès dans la vie divine. Sans le sacrifice, notre amour finit par s’éteindre (Conf. 07.12.1938).
Soyons généreux !
”Bonne Mère, je Vous aime !” s’écrie volontiers chacun d’entre nous. “Alors, si tu M’aimes, nous répond l’Immaculée, embrasse la Croix de mon Fils, sacrifie-toi par amour pour Dieu et pour le salut des pécheurs ! Tant d’âmes vent en enfer, parce qu’elles n’ont personne qui se sacrifie et prie pour elles ! (apparition du 19 août 1917).
Bien chers Chevaliers, que cet appel de Notre-Dame ne reste pas sans écho dans notre vie. Ne nous comportons pas en ennemis de la Croix du Christ, mais portons-la courageusement à sa suite. Alors, nous consolerons le Cœur Douloureux de Marie et nous hâterons son triomphe.