Le Chevalier de l’Immaculée
Lettre n° 5 — 4e trimestre 2018
Le chevalier membre de la M.I. doit être un instrument docile dans les mains de l’Immaculée. Pour bien comprendre cette exigence, il faut expliquer la nature de l’instrument. Un exemple va éclaircir l’explication. Pour écrire au tableau, j’ai besoin d’une craie. Par elle-même, la craie n’est capable de rien si elle n’est prise en main par le maître d’école. Dès qu’elle est utilisée, elle produit un effet qui lui est propre : elle laisse sur le tableau une trace de poussière de couleur. Par elle-même, elle n’est pas capable de plus. Dans la main du maître, la trace qu’elle va laisser sur le support prendra la forme d’un mot, mot qui renvoie à une idée. La trace de la craie, en l’occurrence, possède quelque chose d’intelligible qui ne vient pas d’elle-même, mais de celui qui l’a utilisée. L’instrument a donc une vertu propre, mais il laisse passer à travers lui une vertu qui lui est supérieure, qui le dépasse, qui lui est étrangère. C’est la doctrine de la causalité instrumentale en philosophie traditionnelle.