Notre Dame et la Cité de Dieu
La liturgie fait réciter le psaume 86 aux grandes fêtes de la sainte Vierge. Ce psaume parle de l’Eglise comme d’une ville dans laquelle sont rassemblés tous les élus : « on dit de grandes choses de toi ». Cette ville jouit en effet d’une grande gloire, puisque c’est la cité des saints, illustrée par toutes les âmes dont la vertu fut héroïque. Toute la faiblesse et la malice qui peut avilir ses membres n’empêchent pas l’Eglise, à toute époque, de former des saints. De la même manière, on dira de grandes choses de la Mère de Dieu ; et cela sans qu’il y ait quelque misère que ce soit à déplorer en la personne de l’Immaculée : « Les générations me diront bienheureuse ». Le bon Dieu tient à ce que l’on honore sa Mère : « ceux qui me mettent en lumière auront la vie éternelle » (Eccli 24, 31).
Lorsque les princes de l’Antiquité fondaient une ville, ils mettaient leur gloire et leur honneur à l’orner avec toute la magnificence qu’ils pouvaient. Mais cette gloire toute terrestre, celle de laisser son nom sur des monuments, ne durera pas ; le temps fait son œuvre et cette gloire passera. Tandis que la Mère de Dieu est le joyau de la création, dans lequel la magnificence divine a accompli tout ce qu’elle voulait, et cela par la libre acceptation de Marie à Nazareth. Ce monument de la grâce divine ne passera pas ; la bonté divine s’y complaît pour l’éternité.
« Ceux qui habitent une telle ville vivent dans la joie ». Et assurément ceux qui vivent dans l’Eglise en sachant se modeler sur son esprit, assumant les privations que cela impose, recevront le centuple ici-bas et la vie éternelle dans l’autre monde. De même, ceux qui se confient en la Mère de Dieu s’assurent la paix des rachetés et la joie éternelle.
Recourir à Marie, c’est s’assurer une place dans la cité de Dieu.