L’enseignement de Notre-Seigneur Jésus-Christ
Une rénovation sincère de la vie privée et publique selon les principes de l’Evangile chez tous ceux qui se glorifient d’appartenir au Christ. Même dans les pays catholiques, un trop grand nombre de personnes ne sont pour ainsi dire que des catholiques de nom.
Tout en observant plus ou moins fidèlement les pratiques les plus essentielles de la religion qu’ils se vantent de professer, un trop grand nombre n’ont pas le souci de perfectionner leurs connaissances religieuses, d’acquérir des convictions plus intimes et plus profondes ; ils s’appliquent encore moins à vivre de telle sorte qu’à l’apparence extérieure corresponde vraiment la beauté intérieure d’une conscience droite et pure, comprenant et accomplissant tous ses devoirs sous le regard de Dieu.
Cette religion de façade, vaine et trompeuse apparence, déplaît souverainement au Divin Sauveur, car Il veut que tous adorent le Père « en esprit et en vérité. »
DETACHEMENT DES BIENS DE LA TERRE
Le détachement des biens de la terre et la loi de charité. » Bienheureux les pauvres en esprit » : Cette leçon est plus nécessaire que jamais, à notre époque de matérialisme avide des biens et des jouissances terrestres.
Tous les chrétiens, riches ou pauvres, doivent tenir toujours leurs regards fixés vers le ciel, et ne jamais oublier que « nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. »
Les riches ne doivent pas mettre leur bonheur dans les biens de la terre ni consacrer le meilleur de leur effort à la conquête de ces biens; mais qu’ils se considèrent comme de simples administrateurs tenus de rendre des comptes au Maître suprême,
Les pauvres, tout en cherchant selon les lois de charité et de justice à se pourvoir du nécessaire et même à améliorer leur sort, ils doivent toujours rester, eux aussi « des pauvres en esprit », plaçant dans leur estime les biens spirituels au-dessus des biens et des jouissances terrestres.
NOUS AVONS BESOIN DE GRANDE PATIENCE
Que tous se souviennent qu’on ne réussira jamais à faire disparaître de ce monde les misères, les douleurs et les tribulations, qu’à cette loi personne n’échappe.
Il faut donc à tous la patience, cette patience chrétienne qui réconforte le cœur par les promesses divines d’un bonheur éternel.
La charité chrétienne « patiente et bonne » qui sait éviter les airs de protection humiliante et toute ostentation ; Pour être authentiquement vraie, la charité doit toujours tenir compte de la justice. Une prétendue charité qui prive l’ouvrier du salaire auquel il a un droit strict n’a rien de la vraie charité, ce n’est qu’un titre faux, un simulacre de charité. L’ouvrier ne doit pas recevoir à titre d’aumône ce qui lui revient en justice; il n’est pas permis de se dérober aux graves obligations imposées par la justice en accordant quelques dons à titre de miséricorde.
LA JUSTICE SOCIALE
La justice commutative et la justice sociale, imposent des devoirs auxquels patrons et ouvriers n’ont pas le droit de se soustraire. C’est précisément la fonction de la justice sociale d’imposer aux membres de la communauté tout ce qui est nécessaire au bien commun.
La justice sociale demande que les ouvriers puissent assurer leur propre subsistance et celle de leur famille par un salaire proportionné ; qu’on les mette en mesure d’acquérir un modeste avoir, afin de prévenir ainsi un paupérisme général qui est une véritable calamité ; qu’on leur vienne en aide par un système d’assurances publiques ou privées qui les protègent au temps de la vieillesse, de la maladie ou du chômage.
Il est indispensable d’étudier et de faire connaître toujours davantage les problèmes sociaux à la lumière de la doctrine de l’Église, et sous l’égide de l’Autorité établie par Dieu dans l’Eglise.
Pie XI, 1937, Divini Redemptoris