Définition
L’Index est une liste de livres et d’ouvrages condamnés et interdits par l’Eglise en raison de leur nocivité pour les âmes, pour les individus, pour les sociétés et les gouvernement (Index librorum prohibitorum). Les livres y sont classés par auteurs sans le moindre commentaire. Les Catholiques sont interdits de lire ces livres sans permission.
Quand fut-il créé ?
Sa création remonte au concile de Trente en 1559 à la demande du pape Paul IV pour lutter contre les écrits faussés des protestants, les mauvaises traductions des saintes Ecritures et toutes les nouvelles philosophies qui en découlaient. Il fut, hélas, aboli par le pape Paul IV en 1966 à la suite du Concile Vatican II, ouvrant ainsi la funeste possibilité pour les peuples et les individus de s’empoisonner avec les idées libérales, progressites, impures et corrompues que contiennent ces livres.
Comment un livre peut-il être officiellement déclaré ou mis à l’index ?
L’intégration d’une œuvre se décide par la Congrégation de l’Index, avec validation du pape. En 1917, cet organe de l’Église intègre le Saint Office (ancienne Inquisition et aujourd’hui nommée Congrégation pour la doctrine de la foi). À partir du XVIIIème siècle, la mise à l’Index d’un livre résulte d’un long processus décisionnaire. Généralement amorcée suite à une dénonciation, elle nécessite plusieurs examens et délibérations d’experts. Les délais s’avèrent parfois longs et plusieurs années peuvent s’écouler entre la dénonciation d’un livre et son intégration au catalogue.
Ceux qui établissent le diagnostique de la nocivité des ouvrages sont docteurs en Théologie, en Philosophie et donc compétents et à même de juger ce qui est douteux, nocif ou bénéfique pour les âmes: ce sont des EXPERTS.
Combien d’ouvrage ont été mis dans cet Index avant son abolition ?
Une vingtaine d’éditions viendront mettre à jour le recueil. Sa dernière version sort en 1948. Elle compte plus de 5000 ouvrages et répertorie près de 3000 auteurs.
Quels livres contient l’Index ?
Bien qu’au départ créé pour contrer la réforme protestante, le catalogue contient des ouvrages aux thèmes très variés. On y trouve entre autres les contenus jugés contraires aux mœurs ou hérétiques ou à saveur d’hérésie ainsi que de nombreux écrits philosophiques ou politiques.
Quelques auteurs condamnés : Calvin, Descartes, Rousseau, Nietzsche, Hobbes ou encore Diderot figurent à l’Index mais aussi Diderot, Sartre, Voltaire, Nietzsche, Kant, Renan, Zola, Simone de Beauvoir, etc.
Cette censure bienfaisante a-t-elle porté des fruits ?
En interdisant les livres pernicieux, l’Index protège les âmes des idées les plus néfastes comme cette soi-disant indépendance de l’homme vis-à-vis de Dieu ou cette liberté effrainée dans tous les domaines ou encore toutes les idées fausses véhiculées par le protestantisme et la Franc-Maçonnerie.
Cependant, l’interdit attire la curiosité ! Au XVIIème siècle. Les libraires de l’époque n’hésitaient pas déjà à se procurer la fameuse liste des livres interdits pour connaître les ouvrages à vendre sous le manteau en priorité.
Mais, fort heureusement, l’Index obtint malgré tout l’influence souhaitée. Dans plusieurs régions du monde (surtout hors des grandes villes), il a profondément retardé l’arrivée et l’implantation des idées humanistes et/ou des Lumières grâce à la vigilance des évêques et des saints prêtres.
Que pensaient les différents souverains Pontifes de l’Index avant son abolition ?
« Le Saint Siège Apostolique s’est efforcé de condamner les livres suspects et dangereux et de les arracher des mains des hommes, il apparaît clairement combien est fausse, téméraire, injurieuse au Siège Apostolique, et féconde en grands malheurs pour le peuple chrétien, la doctrine de ceux qui, non contents de rejeter la censure comme trop pesante et trop onéreuse, ont poussé la perversité, jusqu’à proclamer qu’elle répugne aux principes de la justice et jusqu’à refuser audacieusement à l’Église le droit de la décréter et de l’exercer. » (Grégoire XVI, Mirari vos)
Pour quelle raison l’Index fut-il aboli ?
Les travaux de destruction de la Franc-Maçonnerie au sein même de l’Eglise catholique sont, ici aussi, bien visibles car la pluspart des auteurs condamnés et mentionnés dans cette liste étaient des francs-maçons dont les idées et les écrits pervers avaient été mis sous scellés.
Que reste-il de l’Index ?
S’il a physiquement disparu, le catalogue conserve toutefois sa valeur morale. La Notification sur la suppression de l’Index des livres interdits scellant son sort en 1966 le stipule précisément :
« La Congrégation pour la doctrine de la foi, après s’en être entretenue avec le Saint-Père, fait savoir que son Index garde sa valeur morale en ce sens qu’il demande à la conscience des fidèles – comme l’exige le droit naturel lui-même – de se garder contre les écrits qui peuvent mettre en danger la foi et les bonnes mœurs. »
De plus, l’examen des livres constitue donc toujours une des tâches de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Ce rôle y est précisé explicitement dans le Motu proprio Integrae servandae de Paul VI de 1965.
« [La Congrégation pour la doctrine de la foi] examine avec soin les livres qu’on lui signale et, s’il le faut, elle les condamne, mais, après avoir entendu l’auteur, en lui donnant la possibilité de se défendre, même par écrit » « Le Saint-Siège fera usage de son droit et de son devoir pour réprouver de tels écrits, même publiquement, afin d’assurer le bien des âmes avec la fermeté qui convient. »