1. Le militaire impie
Le 14 avril 1834, un militaire arriva à l’hospice d’Alençon, dans l’Orne. Et ce militaire était malade. Il venait de l’hôpital de vitré où il avait horriblement fait souffrir par ses impiétés les dames hospitalières de Saint-Augustin qui en sont chargées.
Arrivé à l’hôpital d’Alençon, il ne tarda pas à se montrer tel qu’il était : Irréligieux impie et d’une grossièreté brutale. Monsieur l’Aumônier s’empressa de le visiter, compatissant à son état de souffrance et l’ouverture du Jubilé fut une occasion toute naturelle de lui dire quelques mots de cette grâce extraordinaire et de l’exhorter doucement à imiter l’exemple des autres militaires qui commençaient à se préparer. Mais ce malheureux ne lui répondit que par des outrages. L’aumônier n’insista pas et se contenta pendant quelques jours en le visitant de lui parler de sa santé avec beaucoup d’intérêt. Le malade lui répondait à peine, paraissant fort ennuyé de ses visites et de ses paroles.
Les Filles de la charité auxquelles cet hospice était confiée n’étaient pas mieux accueillies, malgré tous les soins qu’elles lui prodiguaient. Sa maladie s’aggravait : voyant que les consolations de la religion lui devenaient plus nécessaire, Monsieur l’Aumônier l’engagea de nouveau à recourir au bon Dieu ; mais le malade ne lui répondit que par des blasphèmes:
« Ah oui, le bon Dieu, il se f… bien de moi. »
Et à quelques observations pleines de charité que Monsieur l’Abbé lui fit sur un tel propos, il ajouta.
« Il n’aime pas le Français, votre bon Dieu, vous dites qu’il est bon et qu’il m’aime ; s’il m’aimait, est-ce qu’il me ferait souffrir comme ça ? Est-ce que j’ai mérité ça moi ? »
Ces impiétés excitaient de plus en plus le zèle charitable du ministre d’un Dieu mort pour sauver les pécheurs. Et il lui parla avec force de la justice et de la miséricordieuse de bonté du Seigneur. Mais le malade l’interrompit :
« Vous m’ennuyez, laissez-moi tranquille. Allez-vous en d’ici ; je n’ai besoin ni de vous, ni de vos sermons. »
Et il se retourna pour ne plus le voir. Il en agissait de même avec les sœurs et il ne savait que proférer les blasphèmes les plus horribles contre la religion et les personnes qui lui en rappelaient le souvenir… On passa quelques jours sans lui parler de religion, mais en redoublant d’attention et de soin. On se contentait de prier et de faire prier pour lui. La sœur garde-malade, qui avait une grande confiance dans la protection de la Sainte Vierge attachée à la Médaille Miraculeuse, se sentit comme pressée d’en attacher une au pied de son lit. Et elle le fit. Le malade cependant, persévérait dans ces mauvaises dispositions et s’indignait même de voir que quelques militaires se disposaient par la confession a gagner le jubilé.
Il y avait déjà 6 jours que la médaille était attachée au pied de son lit et on redoublait de prière pour la conversion de ce malheureux dont on désespérait. Un jour où tous les convalescents de la salle assistaient au salut du Saint-Sacrement, la sœur s’approcha du lit du malade, détacha la médaille et la lui présenta en disant :
« Regardez cette médaille, elle est miraculeuse. Je l’ai suspendue à votre lit depuis quelques jours, je vous ai mis sous la protection de la Sainte Vierge d’une manière toute spéciale et j’ai la confiance d’obtenir votre conversion par son secours. Regardez là cette bonne mère bien certainement elle prit pour vous en ce moment. » Il ne leva pas les yeux mais déjà la grâce, opérait au dedans de lui car il ne s’irrita pas, ce qui lui arrivait toutes les fois qu’on lui parlait de religion. La sœur profita de ce calme pour lui parler des miséricordes du Bon Dieu. Après plusieurs insistances, il ouvrit les yeux et regarda.
« Je ne vois pas votre médaille, répondit-il à la sœur, mais une chandelle que vous venez sans doute d’allumer. Oui, c’est bien une chandelle. »
C’était à 5h du soir, le 13 juin. Son lit était placé de manière à ne recevoir aucune réverbération du soleil et Monsieur l’aumônier après avoir examiné le local, s’assura qu’il ne pouvait en recevoir en aucun moment dans cette direction.
« Vous vous trompez, lui dit la sœur. Regardez bien. » Il répéta avec beaucoup d’assurance : « Mais j’y vois bien et c’est certainement une lumière. »
Étonnée au plus haut point mais craignant que la vue du malade ne fût affaiblie, la sœur lui montra d’autres objets bien plus éloignés qu’il distingua parfaitement. Et il continua de voir cette lumière durant plus d’un quart d’heure. Pendant cet intervalle, la sœur lui parla du bon Dieu. Il se sentit alors tout à coup pénétré de crainte et d’amour.
« Je ne veux pas mourir dans l’état où je suis, s’écria-t-il, avertissez de suite Monsieur le Chapelain, de venir me confesser. »
Cet homme rendit son âme à Dieu le 27 juin, 1833. Ces détails sont certifiés véritables par Monsieur Yves Bordeaux, chapelain de l’Hôtel Dieu, par les sœurs de la charité par la femme Bidon, malade, Julien prével, infirmier, Royer Jean-François, militaire au 7e. Cuirassiers et Marie Favry, infirmière, tous témoins oculaires.
2. Le pécheur endurci
Au mois d’août 1862, un jeune homme de 29 ans, marié depuis quelques années, était mourant d’une maladie des poumons. On avait essayé, en vain, de lui parler de Dieu, toute idée de religion était éteinte en lui et il avait formellement refusé la visite du prêtre. Une personne pieuse fit connaître aux sœurs l’état désespéré de ce malheureux. L’une d’elles se rendit aussitôt près de lui, mais elle fut reçue froidement. Elle ne se rebuta pas et proposa au malade de lui envoyer le médecin, ajoutant qu’elle lui donnerait tous les médicaments qui pourraient le soulager.
« Je n’ai pas besoin du médecin ni de remède, répondit-il. Je vais mourir et je prie seulement pour qu’on me laisse en paix. »
Sa pauvre femme qui était présente, portant, son petit enfant sur les bras, lui dit en pleurant : « Accepte ce que la sœur t’offre, tu pourras peut-être guérir. » Mais il ne répondit rien et la sœur, en s’éloignant tâcha de consoler la pauvre femme, promis d’envoyer le médecin et de revenir bientôt. Le docteur vint en effet et ne fut pas mieux reçu. La sœur se présenta le surlendemain, mais elle fut accueillie comme la première fois. Rien qu’un froid, ne répondit à ses avances. Elle ne se rebuta pas et revient chaque jour. Mais la réception fut toujours la même.
Cependant, l’état du jeune homme empirait et la sœur priait beaucoup, espérant que le bon Dieu ramènerait le pauvre égaré. Elle se sentit inspirée de lui offrir la médaille de l’Immaculée Conception.
« Moi, une médaille s’écria-t-il vivement, et que voulez-vous que j’en fasse ? C’est bon pour ma femme où mon enfant, pour moi, je n’en veux point. »
La sœur se retira mais ne se déconcerta pas et le lendemain elle revint à la charge.
« Eh bien est-ce qu’aujourd’hui nous allons prendre la médaille ? lui dit-elle avec bonté.
« Vous savez ce que je vous ai dit hier, répondit-il, d’ailleurs ma sœur, j’aurais trop peur de prendre vos sentiments en l’acceptant, je vous trouve trop malheureuse pour que je veuille les partager. »
Un rayon de bonheur illumina le regard de la sœur car elle savait que celui qui craint est déjà vaincu. Le malade lui fit alors mille questions sur la religion, puis il conclut ainsi:
« Après tout, quand je serai mort, je serai bien débarrassé ; deux fois j’ai essayé de me suicider sans y réussir. Je ne demande qu’à mourir au plus tôt, je souffre trop. »
Le lendemain, la sœur pria la Supérieure de se rendre elle-même auprès du moribond, et celle-ci lui offit la médaille qu’il finit par accepter. Il consentit ensuite à recevoir la visite du prêtre. Quand la sœur revint, le malade était complètement changé et il exprimait sa joie d’avoir vu le prêtre et son désir de le revoir bientôt.
« Ma sœur ajouta-t-il, je suis trop malheureux, je veux être comme vous. »
3. L’actrice protestante
Il y a quelques années, une jeune personne protestante et faisant partie d’une troupe de comédiens arriva à Beuthen avec sa compagnie. Le bon Dieu permit qu’elle logea au sein d’une famille catholique où bientôt elle essayait de faire de la controverse. « Mademoiselle, lui, dit le maître de la maison, vous feriez mieux d’aller trouver les sœurs ; La Sainte Vierge a fait là bien des merveilles. Je suis sûre que vous en reviendrez éclairée sur toutes choses. » La jeune actrice ne fit que rire de la proposition. Mais quelques jours après, poussée par la curiosité, elle se rendit à l’hôpital et demanda la supérieure. « Qu’elle entre, dit celle-ci, qui avait déjà entendu parler de la jeune comédienne. La Sainte Vierge l’attend ici sans doute. »
Après quelques mots de politesse, la jeune fille mit la conversation sur le sujet de la religion et prétendait, sur ce sujet, entrer en discussion avec la sœur. « Hélas ! Mademoiselle, répondit la sœur, les pauvres Filles de la Charité n’ont ni le temps ni la science nécessaire pour traiter des questions subtiles mais il y a d’autres armes pour vous vaincre. » Et elle lui présenta en souriant une petite médaille de la Sainte Vierge. « Vous allez me promettre de la porter, lui dit-elle ce petit souvenir vous rappellera que nous prions pour vous. » La jeune personne laissa la sœur lui passer la médaille au cou et se retira médiocrement satisfaite de sa visite.
À partir de ce jour, on commença à l’hôpital à recommander la jeune comédienne à la Vierge Marie, conçue sans péché. Quelques semaines après, Monsieur le curé dit à la supérieure : « Savez-vous ma sœur que madame M… qui ne savait que se promener avec ces Messieurs et fumer des cigares, vient maintenant chez moi, s’instruire de la religion ? Sous peu, elle fera son abjuration du protestantisme. »
En effet, quelques temps après, la jeune fille reparut à l’hôpital :
« Ma sœur dit-elle à la Supérieure, je vais me confesser aujourd’hui et demain, je ferai ma première communion. J’étais en colère contre vous quand je vous ai vu la première fois, j’aurais voulu vous battre et jeter au loin cette médaille que je baise aujourd’hui. C’est à partir du jour où vous me l’avez mise au cou, que ce changement que je ne puis comprendre, s’est opéré en moi. »
Le jour suivant, l’église était remplie de protestants et de juifs, car tout le monde voulait assister à cette cérémonie qui faisait beaucoup de bruit. Quand elle fut terminée, la jeune convertie alla revoir la supérieure et sa vue seule, disait que la grâce avait opéré son œuvre. Elle annonça son départ pour le lendemain.
« Eh bien, lui dit la sœur pour l’éprouver, voilà une médaille en argent pour remplacer la vôtre, qui est déjà si noire. »
« Oh non ! répondit elle vivement en serrant sa médaille, je ne la donnerai pour rien au monde. C’est depuis que je la porte que mon âme a commencé à vivre d’une vie qui m’était inconnue, jusqu’alors. »
GALERIE PHOTOS
PLUS DE MIRACLES DE LA MEDAILLE MIRACULEUSE
LES MIRACLES DE LA MEDAILLE MIRACULEUSE (6 × 1.5 po)