La consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie qui sera accomplie en ce vendredi 25 mars 2022, est une condition demandée par la Vierge Marie pour l’intervention divine contre la diffusion des erreurs de la Russie soviétique, erreurs qui ont déjà pénétré partout.
L’ancienneté de cette dévotion
Le culte liturgique, par lequel on rend un juste honneur au Cœur Immaculé de la Vierge Marie, et auquel de nombreux saints et saintes ont préparé la voie, fut approuvé tout d’abord par le Siège Apostolique au début du dix-neuvième siècle.
C’est alors que le Pape Pie VII institua la fête du Cœur Très Pur de la Vierge Marie, pour être pieusement et saintement célébrée par tous les diocèses et les familles religieuses qui en avaient fait la demande ; fête que bientôt le Pape Pie IX enrichit d’un office et d’une messe propres.
Ce culte, né au dix-neuvième siècle, et grandissant de jour en jour, fut étendu par le Souverain Pontife Pie XII à l’Eglise entière, donnant à cette fête une plus grande solennité.
Les apparitions de Fatima sont venues donner comme un sceau divin à cette action des papes pour propager la dévotion au Cœur de Marie, de même que les apparitions de Lourdes avaient été comme une récompense du Ciel pour la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception.
Les fondements de cette dévotion
L’Eglise affirme que la Sainte Vierge doit recevoir un culte spécial, le plus élevé dans l’ordre de ceux qui sont dus aux saints : le culte d’hyperdulie, les saints recevant le culte de dulie.
Cette exigence se fonde sur la place toute particulière que tient la Vierge Marie dans l’économie du salut. Notre-Seigneur Jésus-Christ, le seul Sauveur et Rédempteur a voulu s’associer spécialement une créature dans l’œuvre de la Rédemption. Cela se révèle par les noms qui sont donnés à Marie : nouvelle Eve, aide ou encore associée.
Cette place se manifeste par les privilèges spéciaux qui ont été accordés à la sainte Vierge. Le premier et le plus important, c’est la grâce de la maternité divine : Marie est Mère de Dieu. Elle a nous a donné Jésus-Christ par son Fiat.
Pour accomplir cette mission exceptionnelle elle a reçu d’autres dons uniques : la grâce d’une conception immaculée, qui l’a exemptée du péché originel et lui a donné, dès le premier instant de son existence, une merveilleuse plénitude de grâces.
Marie a encore reçu la grâce de la virginité perpétuelle : la conception et l’enfantement du Fils de Dieu n’a pas touché à l’intégrité de celle que les siècles ont priée sous le nom qui lui est si fréquemment donné : la Vierge.
Enfin, la Vierge Marie a reçu le privilège d’être élevée au Ciel après le cours de sa vie terrestre, et de régner maintenant auprès de son divin Fils au Ciel.
Mais l’un des fondements principaux de notre dévotion est la Compassion de Notre-Dame. En étant associée d’une manière tout à fait spéciale au sacrifice rédempteur, la Mère de Dieu a acquis un mérite qui – quoique d’une nature différente de celui du Christ – est comparé pour son étendue, par le pape saint Pie X, à celui du Christ lui-même.
Elle a ainsi participé, d’une manière subordonnée au Christ, à la satisfaction de nos péchés, en s’unissant au sacrifice de son Fils. C’est pourquoi elle mérite le nom de corédemptrice. De cette corédemption se tire la médiation des grâces qu’accomplit son Cœur Immaculé auprès de son Fils.
La pratique de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie
Toute prière, faite avec dévotion et amour envers Marie, peut être considérée comme une pratique de cette dévotion. Les fidèles ont une grande liberté pour se tourner vers leur Mère du Ciel qui écoutera toute voix qui s’adresse à elle filialement. Il existe de très nombreuses prières à la sainte Vierge qui ont jailli de la piété des fidèles au cours des siècles, et que l’Eglise a encouragées de diverses manières.
Le chapelet ou le rosaire, en est un exemple singulier. Il a toujours été encouragé par les papes. Sait-on que Léon XIII a écrit pas moins de douze encycliques pour exhorter les fidèles à prier le chapelet ?
A Fatima, la Vierge Marie nous a encouragé à une pratique particulière, plus spécialement adaptée à notre temps : la dévotion aux cinq premiers samedis du mois. Celle-ci consiste dans les œuvres suivantes :
- Une confession réparatrice dans les huit jours qui précèdent ou qui suivent la communion ;
- La communion réparatrice du premier samedi ;
- La récitation du chapelet ;
- La méditation des mystères du Rosaire en tenant compagnie à Notre-Dame pendant quinze minutes.
Cette réparation concerne cinq péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie :
- Les blasphèmes commis contre son Immaculée Conception ;
- Ceux commis contre sa Virginité perpétuelle ;
- Ceux commis contre sa divine Maternité ;
- Ceux qui sèment l’indifférence, le mépris ou la haine envers Marie dans le cœur des enfants ;
- Ceux qui outragent Marie dans ses images.
La situation actuelle montre combien cette pratique demandée par la Vierge correspond aux besoins de l’Eglise et du monde. La confession est largement désertée, ce n’est un mystère pour personne.
Mais, beaucoup plus grave, l’esprit de satisfaction ou de réparation a même quasiment disparu du rite réformé de la nouvelle messe. Il est urgent de restaurer cette dimension, et de chercher à la pratiquer pour tous ceux qui l’ont abandonnée.
La récitation du chapelet est un encouragement à la prière assidue, qui nous est enseignée dans le saint Evangile et constamment rappelé par les pasteurs. Mais devant les besoins toujours plus pressants, et devant notre peu d’assiduité, la Vierge Marie nous a plusieurs fois rappelés à ce devoir, comme à Pontmain par exemple : « Mais priez, mes enfants ! »
Le fait de demander cette pratique cinq samedis de suite nous encourage à la vertu, en répétant les actes qui nous permettront de l’acquérir et de la conserver toute notre vie. Car une âme qui communie souvent – et qui, bien sûr, est en état de le faire – est sur la voie du salut selon saint Thomas d’Aquin.
Enfin, la méditation des mystères du Rosaire veut nous faire pénétrer toujours davantage dans l’intimité de Jésus-Christ notre Sauveur et de sa Mère, autrement dit dans l’intimité de leurs Cœurs unis. Ou pour dire les choses avec les paroles de saint Jean Eudes : dans le Cœur de Jésus et Marie.
C’est à cela que doit nous conduire la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, et c’est cela qui pourra hâter la venue du règne du Christ, par le règne du Cœur de Marie. Ce règne doit commencer en chacun d’entre nous.