1. Plus la blessure est mortelle, plus la guérison est spectaculaire
Un soldat gravement blessé arriva à l’hôpital quelques questions de la sœur sur la religion pouvaient non seulement qu’il n’avait pas été baptisé, mais encore qu’il ignorait les vérités essentielles du salut. Elle commença donc à l’instruire et lui fit comprendre avec tous les ménagements nécessaires, que les médecins désespéraient de sa guérison. Dès ce moment, il écouta, avec le plus vif intérêt l’explication du catéchisme. Et un jour que la sœur lui parlait de la nécessité du sacrément qui nous rend enfant de Dieu et héritier du ciel, il joignit ses mains et dit d’un ton, le plus suppliant : « Oh, ne me laissez pas mourir sans baptême ! Lui ayant demandé de quel ministre il attendait ce service, il répondit, du vôtre, de celui-ci, de celui qui dit la messe dans la chapelle des sœurs. »
Avant la fin du jour, le père Mac Grane avait satisfait son pieux désir et le nouveau chrétien se livrant à la joie répétait incessamment les actes d’amour et de reconnaissance. Le médecin fit sa visite du soir et le trouva si mal qu’il ordonna à ses infirmiers de le veiller toute la nuit, disant qu’il pouvait passer d’un moment à l’autre. En s’éloignant la sœur lui donna une médaille de la Sainte Vierge et lui expliqua en peu de mots que cette tendre mère avait opéré beaucoup de guérisons miraculeuses par le moyen de son image bénie. Elle encouraga donc alors le mourant à s’adresser à Marie avec une entière confiance.
Le lendemain matin, elle fut étonnée de le retrouver mieux, mais il était très inquiet de sa « pièce » qu’il ne retrouvait plus et il craignait qu’on ne la lui eût prise. La sœur la retrouva bientôt et la lui rendit. Il la prit avec des transports de joie, demanda à un cordon et l’attacha sur sa blessure. Peu après, le médecin arriva et ne fut pas moins surpris que la sœur du changement arrivé à l’état du malade.
Le progrès continua et, au bout de quelques semaines, Duken marchait à l’aide de béquilles. Sa première visite fut à la chapelle et depuis ce moment, chaque fois que nous avions la messe, il se levait à 5h afin de pouvoir y assister. Il devint ainsi avide des instructions du père Mac-Grane que le temps lui paraissait long d’un dimanche à l’autre. Il n’attribuait sa guérison qu’à la Sainte Vierge. Elle était en effet fort remarquable. Les médecins n’en revenaient pas. Dans la même salle plusieurs autres soldats dont les blessures étaient moins dangereuses et qui avaient reçu les mêmes soins, ne pouvaient encore quitter leur lit.
Duken demanda alors un congé afin d’aller voir sa femme, qu’il désirait ardemment faire rentrer au sein de la vraie Eglise. Mais connaissant ses préjugés contre la foi catholique, il n’osait espérer un tel bonheur. Il lui fut cependant accordé, elle consentit à se faire baptiser, elle et ses enfants, et Duken revint à l’hôpital bénissant Dieu et la Sainte Vierge des merveilles de grâces dont sa famille avait été l’objet.
2.Une guérison en terre païenne
Lettre d’un missionnaire de Macao du 25 août 1841.
Une veuve qui n’avait qu’un fils élevé comme elle dans le paganisme, le vit tomber tout à coup sous l’empire du démon. Il était tellement possédé que tout le monde se sauvait devant lui et qu’il courait dans les champs en jetant des cris lamentables. Si quelqu’un se trouvait assez hardi pour vouloir l’arrêter, il était aussitôt saisi et renversé par terre.
La pauvre mère était au désespoir et se mourrait de chagrin. Mais la divine Providence daigna jeter des regards de bonté sur cette malheureuse famille. Un jour que ce jeune homme était plus que jamais tourmenté et fuyait de tout côté comme un vagabond ne sachant où il allait, chacun voulait courir après lui pour l’arrêter mais il repoussait brutalement tous ceux qui le saisissaient.
Le Dieu de toute bonté permit qu’il se trouvât un chrétien qui animé d’une foi vive et voyant le démon maltraiter ce malheureux d’une manière aussi tyrannique, dit à tous ceux qui courraient après lui de se retirer, qu’il se faisait fort de l’arrêter seul, de le calmer et de le ramener tranquillement à sa mère. Ce langage parut étonner tous les païens ; cependant ils le laissèrent aller quoiqu’il y eût selon eux un grand danger. Ce bon chrétien portait la médaille miraculeuse de l’Immaculée, il la prit dans sa main, et dès qu’il se fut approché du possédé, il la lui montra en commandant aux démons de le laisser en repos et de s’enfuir ; ce qu’il fit à l’instant même.
Ce jeune homme voyant le chrétien tenir sa médaille, se jeta à terre humblement prosterné devant cette image miraculeuse sans savoir ce que c’était. Les païen, qui examinaient de loin ce qui se passait, était dans le plus grand étonnement.
Cependant, le chrétien lui dit de se relever et de le suivre, et tenant toujours en main sa médaille, qui était devenue comme une pierre d’aimant pour le jeune païen, il le conduisit à sa mère. À peine fut il auprès d’elle qu’il la consola en lui disant : « Ne pleurez plus, je suis parfaitement délivrée. Le démon m’a quitté dès qu’il a aperçu cette médaille. »
Pensez, quelle fut la joie de cette pauvre mère en entendant son fils parler ainsi ? Elle ne savait si c’était un songe ou une réalité. Le chrétien, la rassura et lui raconta tout ce qui s’était passé, lui ajoutant que son fils ne serait plus possédé à l’avenir si elle voulait renoncer aux idoles et se faire chrétienne. Elle le promit bien sincèrement et tous deux commencèrent à descendre leurs faux dieux de dessus l’autel.
Alors le chrétien dans la certitude qu’ils seraient fidèles dès qu’ils seraient instruits des vérités de la foi, se retirera tout comblé des remerciements de la mère et du fils pour le service inappréciable qu’il venait de leur rendre.
3. L’imposition de la Médaille, source de guérison
Vers le 15 décembre 1843, une petite fille nommée Zénobie de Monsieur …., âgé seulement d’un an, était à la fois atteinte d’une fluxion de la poitrine, d’une maladie d’entrailles et d’une congestion cérébrale. Le docteur Flandrin, ami de la famille de l’enfant, fut appelé au plus tôt et prodigua ses soins. Mais ces soins étaient impuissants et toute la famille était dans la douleur.
La sœur aînée de la petite fille, conservait au fond de son cœur une légère espérance : Cette sœur avait le désir de se consacrer à Dieu et la naissance de l’enfant qui devait la remplacer dans la famille, lui semble être une consolation providentielle envoyée à ses parents pour les dédommager de son départ. Dieu ne pouvait la leur enlever, pensait elle. Elle avait dans sa chambre un tableau représentant l’apparition de la médaille miraculeuse. Elle s’agenouilla devant l’image de Marie et fit à ses pieds la promesse de renouveler ses démarches et ses instances pour se consacrer à Dieu si l’enfant guérissait, puis garda le secret de sa généreuse offrande.
Le docteur vint peu après et déclara qu’au degré actuel de la maladie, la guérison de l’enfant n’était à souhaiter car elle resterait imbécile, paralysée ou aveugle. Il proposa toutefois une consultation avec Monsieur Blache, Médecin à l’hôpital Necker. Ce dernier prescrivit un traitement énergique tout en disant « L’enfant est perdue. »
La pauvre mère ne jugea pas à propos de faire souffrir inutilement la petite malade et remit l’enfant dans son berceau, disant avec une expression de foi et de résignation, qu’on ne trouve que dans une mère chrétienne : « Le Seigneur me l’avait donnée, il veut me l’ôter, que sa sainte volonté soit accomplie ! »
L’après-midi, une des tantes de l’enfant vint chercher la sœur aînée pour l’emmener à l’église, et tandis qu’elles priaient pour la mère, bien plus que pour l’enfant, cette mère obéit spontanément à un mouvement surnaturel et prenant la médaille miraculeuse dans un dernier et suprême espoir, la promène en tous sens sur le corps de la moribonde, répétant avec confiance : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.»
Les cris plaintifs cessèrent et le soir, Monsieur Flandrin en venant s’informer si la petite malade existait encore, fut tout surpris de lui voir un teint de vie qu’elle n’avait pas le matin et de constater une douce transpiration qui s’était répandue sur tout le corps, le petit bras paralysé se prêtait à tous les mouvements, « mais quel malheur » ajouta t il, « cette enfant sera aveugle. » En effet, une lumière qu’on passait et repassait devant les yeux les laissait ternes et fixes.
La mère qui n’avait encore rien dit de son secret, attendit que tout le monde se fut retiré. Elle reprit sa chère médaille et la passa sur les yeux de la petite aveugle en réitérant son invocation. Après un profond sommeil d’environ vingt-quatre heures, la petite Zénobie se réveilla, reconnaissant tous ceux qui l’entouraient, souriant à tous ; elle avait recouvré la vue.
Le père de la petite fille dans sa foi et sa piété dit : « Assurément, Dieu seul a pu nous rendre cette enfant. Désormais, elle s’appellera Marie, afin qu’elle n’oublie jamais à qui elle est redevable de la vie. »
La rougeole survint et acheva l’œuvre au dire du médecin, en servant à absorber la quantité d’eau qui avait envahi le cerveau, et à faire sortir le reste du mal qui pouvait être à l’intérieur.
Une petite croix d’or sur laquelle était gravée la date mémorable de la guérison miraculeuse, fut suspendue au cou de la petite Marie qui est aujourd’hui fille de Saint Vincent de Paul.
Cette relation nous a été adressée au mois de janvier, 1870, par la personne même qui a été guérie. Paris, 1843.