Aujourd’hui, que ferai-je ? ce jour-ci, en cet instant présent et non demain, comment occuperai-je ces heures monotones et longues qui me laissent un goût amer d’oisiveté. Jouer à l’ordinateur ? je m’en suis écœuré. Chercher un bonheur quelconque sur un écran poussiéreux, user mes yeux et mon cœur dans une frénésie d’images et de sons… tout cela me laisse sans saveur, sans joie et sans remède à ces angoisses bien réelles qui me rongent.
Soudain, mon regard se pose sur une statue, une image de la Vierge Immaculée. Poussé par l’Esprit qui souffle quand il veut, me voici traversant des années lumières et des siècles éphémères pour arriver dans une pauvre maison de Judée. Là je me trouve en présence d’une âme pure et transparente, qui elle aussi semble compter les heures.
« Mon heure est venue » C’est la nuit. Dans une grotte non loin, le Dieu fait-homme se prosterne le front contre terre, se recouvrant de la multitude quasi infinie des péchés du monde, des péchés des siècles passés et futurs, de mes propres péchés. Alors la Femme qui patientait doucement dans son humble demeure me prit par la main et, traversant l’espace qui la séparait de son Doux Seigneur, m’amena à communier à son esprit.
Ainsi, serait-ce en son corps ou hors de son corps, je ne sais Dieu le sait, la Vierge Immaculée fusionna son esprit, son âme, son cœur au Cœur de Jésus. Elle reçut les stigmates de son agonie en son âme : toutes nos souffrances psychologiques, morales, physiques et tous nos péchés oppressèrent son âme comme ils le firent pour Jésus Christ. Elle reçut encore, est-ce en son corps ou hors de son corps, je ne sais Dieu le sait, toutes les stigmates de la flagellation, tous les coups de fouets dont son Fils fut abreuvés. L’affreuse couronne d’épines lui déchirant le Cœur à Fatima, fut aussi incrustée en son âme. Et dans cette communion de l’esprit elle partagea toutes les moindres souffrances du Christ dépouillé de ses vêtements.
Mais cette communion spirituelle ne lui suffisait plus aussi, Marie m’entraina en grande hâte au pied du Calvaire. Et elle m’enseigna que dans la mesure où l’âme désir s’unir à Jésus Hostie de la même mesure Jésus viendrait s’unir à l’âme.
Attentif à son enseignement, elle prit mon cœur et l’enfonça dans le sien comme ce glaive qui transperça celui de son Fils. Et traversant le sanctuaire de son âme Immaculée, je fus surpris de le voir en flammes. Tout avait été consumé par le feu de l’amour de l’Esprit-Saint, qui murmurait encore « Sitio, j’ai soif ». Alors, je me suis installé dans ce Cœur douloureux pour faire des actes de réparation et d’amour, communiant spirituellement aux souffrances indicibles de ma Mère.
Ainsi le temps éphémère se confondit avec l’éternité. Cette communion spirituelle de Marie aux souffrances de Jésus dura au moins une journée entière, de l’agonie au jardin des oliviers à sa mort sur la Croix. Jamais union de fut plus intime, plus intense et plus vraie. Aujourd’hui, maintenant, communions nous aussi sans cesse à son esprit Immaculé pour consoler Jésus et réparer les offenses des pauvres pécheurs.
Ave Maria