Les Trésors de l’Eglise pour les vivants et pour les morts
« Mais nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis, afin que vous ne vous affligiez pas, comme les autres hommes qui n’ont pas d’espérance. » (1 Tess, 4, 13).
L’Église a, aujourd’hui, les mêmes désirs que ceux que l’apôtre exprimait ainsi aux premiers chrétiens. La vérité concernant la mort ne trouve pas sa raison d’être uniquement dans l’admirable union entre la Justice divine et l’Amour. Cette vérité s’inspire aussi d’une véritable charité à laquelle, même le cœur le plus dur ne peut résister, et qui offre en même temps aux personnes en deuil la plus douce des consolations.
Si la foi nous enseigne l’existence du purgatoire où les âmes de nos bien-aimés défunts sont retenus pour des péchés non expiés, il est aussi de foi que nous sommes capables de les délivrer. La théologie nous enseigne que la promptitude de leur délivrance dépend plus ou moins de nous.
Le purgatoire n’est pas éternel. Sa durée dépend de la sentence prononcée pour chaque jugement particulier. Ce temps peut être prolongé pendant des siècles dans le cas d’âmes plus coupables ou pour ceux qui sont exclus de la communion catholique et sont privés des suffrages de l’Eglise bien que, par la Divine Miséricorde, ils aient échappé à l’enfer. À la fin du monde, qui sera aussi la fin du temps, ce lieu d’expiation sera fermé pour toujours.
Par la pratique des indulgences, l’Eglise place à la disposition de toutes les âmes l’inestimable trésor accumulé d’âge en âge par la surabondance des mérites des saints, ajoutés à ceux des Martyrs, à ceux de la Très Sainte Vierge et ceux infinis de Notre-Seigneur Jésus-Christ. L’indulgence est le don de ces trésors qui, appliqué aux âmes, leur remet la dette due aux péchés déjà pardonnés.
Cette remise de peine l’Eglise l’accorde au vivant par son propre pouvoir mais elle approuve presque toujours et elle autorise leur application aux morts au moyen de suffrage – cela veut dire comme nous l’avons déjà expliqué plus haut, de la manière, par laquelle chaque fidèle peut offrir à Dieu, pour autrui, les mérites infinis de ses divines souffrances : par son pouvoir l’Eglise donne des indulgences aux vivants et, par son pouvoir de baptisé, le vivant peut donner ces indulgences reçues aux morts.
Ainsi enseigne Suarez qui ajoute qu’une indulgence appliquée aux morts ne perd pas plus de son pouvoir ou de sa valeur que si elle avait été appliquée à nous-mêmes membres militants.
Enfin nous trouvons toujours sur notre chemin toutes sortes d’indulgences. Utilisons ces trésors en faisant miséricorde aux pauvres âmes souffrantes du purgatoire.