Le saint sacrifice de la messe est le renouvellement non sanglant du sacrifice de Jésus-Christ sur la croix. Or, Dieu voulait que Marie participe au sacrifice du Calvaire. En tant que Corédemptrice, elle offre donc au Père céleste le même sacrifice que son Fils, en renonçant à ses droits maternels envers lui et en unissant sa volonté et ses souffrances à la volonté et aux souffrances du Christ.
Au Calvaire, Marie donne donc naissance à la vie divine en nous. Cette maternité se poursuit à chaque Messe : à chaque renouvellement du sacrifice de la croix correspond un renouvellement et une réalisation de sa médiation de grâces.
Il est donc juste et approprié de célébrer la sainte messe en se tenant sous la croix avec Marie, Mère des Douleurs, en entrant spirituellement dans son Cœur douloureux, afin de pénétrer avec elle et en elle les sentiments du divin Crucifié.
C’est pour cette raison que Marie apparaît constamment pendant la sainte liturgie : dans le Confiteor, elle nous aide nous repentir plus profondément et à obtenir la pureté de cœur. Dans le Credo, nous confessons son rôle décisif dans les mystères de l’Incarnation et de la Rédemption. Dans la prière Suscipe sancta Trinitas, à la fin de l’Offertoire, nous entrevoyons le saint sacrifice de la messe comme l’acte suprême de sa glorification. Dans le Communicantes avant la consécration, nous nous unissons à elle pour nous offrir totalement avec le sacrifice du Christ. Après le Pater, nous demandons l’intercession pour que la Reine de la Paix nous obtienne la paix du Christ.
Mais les instruments liturgiques sont aussi une image de Marie, comme l’exprime très clairement la liturgie éthiopienne lorsqu’elle loue la sainte Vierge : « Réjouissez-vous, table d’or sur laquelle mûrit l’exquis mystère. Vous êtes le vase d’or dans lequel la manne est conservée, ce pain qui nous est venu du ciel. Vous êtes cette patène d’or qui porte le pain sacrificiel. Vous êtes ce calice d’or qui contenez ce vin mystérieux, aromatisé au parfum du Saint-Esprit… Vous êtes l’encensoir d’or qui contenez le charbon ardent de la divinité ».
Le père Frédéric Faber exprime la même chose par ces mots : « Le cœur de Marie est l’autel vivant sur lequel le sacrifice est offert. Ce cœur transpercé est aussi comme le servant de messe dont les réponses liturgiques représentent les palpitations d’amour de Marie. C’est l’encensoir dans lequel la foi, l’espérance, l’amour et l’adoration du monde entier, s’élèvent comme l’encens devant l’Agneau immolé. Il est ce chœur formidable dont les harmonies surpassent le chœur de tous les anges. Les souffrances silencieuses de Marie ne sont-elles pas comme un murmure secret qui accompagnent et consolent par leurs chants, la sainte Victime immolée ? »
Marie est donc l’espace spirituel, l’atmosphère sainte, le sanctuaire dans lequel nous sommes transformés afin de pouvoir comprendre et pénétrer de plus en plus profondément, le grand drame divin de la sainte messe, et de recevoir tous les fruits de cet arbre de vie.
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