Cette année, nous célébrons le 20e anniversaire du M.I. d’Observance traditionnelle. À Varsovie, le premier samedi de mai de l’an 2000 (6 mai), Monsieur l’abbé Karl Stehlin a enrôlé les 50 premiers chevaliers dans la Milice Immaculée, restaurée selon les principes de saint Maximilien. Les premiers chevaliers ont reçu le « dyplomik » (petit diplôme), copie de celui écrit et signé par saint Maximilien lui-même.
C’est ainsi que la Militia Immaculatæ d’observance Traditionnelle a été commencée, et elle a été autorisée à se développer avec les autorisations et les encouragements du supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, en ce temps, son Excellence Mgr Bernard Fellay. Ceci étant possible, conformément aux principes d’autorité de substitution dans cette crise de l’Eglise.
Pourquoi la M.I. d’observance traditionnelle a été créée?
À la veille du Concile Vatican II, la Milice Immaculée comptait quatre millions de membres en Pologne et dans le monde. En 1997, les nouveaux statuts du M.I. ont été publiés et ils étaient très différents de ceux établis par le père Maximilien Kolbe. L’un des best-sellers de l’époque était un livre du modérateur général de la Milice, le P. Simbula, qui a vivement critiqué le saint fondateur pour son étroitesse et pour « être coincé dans les opinions de son temps».
La M.I. après les réformes du Concile Vatican II
La révolution provoquée par le Concile Vatican II n’a pas épargné le M.I. Soit:
Le nom change: ils ont commencé par changer le nom soi-disant trop militant de Milice (Chevalerie) Immaculée en « Mission de l’Immaculée », afin de mieux correspondre aux principes de la liberté religieuse et du pacifisme conciliaire.
Les statuts changent: Peu de temps après, les statuts ont été adaptés à l’esprit du Concile. Les citations dans les nouveaux Statuts sont extraites exclusivement de textes conciliaires et des écrits du Pape Paul VI et du Pape Jean-Paul II, ainsi que de quelques citations de saint Maximilien.
Les objectifs changent: ces statuts révisés présentent des objectifs complètement nouveaux pour la M.I. Il n’y a plus aucune mention de la conversion des francs-maçons, des hérétiques, etc. Même la prière éjaculatoire de la MI, “O Marie, conçue sans péché, …” a été privée de sa clause finale, que le fondateur avait ajouté, à savoir, ” et pour tous ceux qui n’ont pas recours à Vous, spécialement pour les francs-maçons et pour tous ceux qui sont recommandés ». La conversion des âmes, la lutte contre l’erreur et les efforts pour ramener les catholiques égarés dans le giron de la Sainte-Mère-Eglise ne figurent plus dans les Statuts. Il n’y a pas un mot sur Satan, l’ennemi juré de l’Immaculée et des âmes, et donc, logiquement, aucune mention non plus du salut des âmes, qui doit être arraché à tout prix des griffes de l’Enfer.
L’essence change: quant à l’essence de la M.I., on parle encore de consécration totale à l’Immaculée, mais ce que cette consécration implique concrètement a radicalement changé. Pas un mot sur l’obéissance à la volonté de l’Immaculée; au lieu de l’apostolat de répandre la vraie foi, l’accent est maintenant mis sur les activités conçues pour promouvoir la dignité de la personne humaine et pour protéger la vie humaine.
La Mère de Dieu est diminuée: Marie n’est présentée qu’à titre d’exemple et de modèle à imiter. De plus, les nouveaux Statuts ne disent rien sur ce que saint Maximilien appelle « l’application pratique du dogme de l’Immaculée Conception », à savoir son rôle actif de Médiatrice de toutes les grâces (une vérité qui, depuis Vatican II, a été établie pour être une opinion discutable), en particulier des grâces de conversion et de sanctification. De cette manière, ce que le fondateur considérait comme le fondement de tout son projet est nié. « Tout le travail de la M.I. est basé sur la vérité que Marie est la Médiatrice de toutes les grâces. Si ce n’était pas le cas, alors notre travail et nos efforts seraient vides de sens. » (Conférence, 6 juin 1933).
Une Refondation traditionnelle
Dans le même temps, de jeunes fidèles en Pologne ont demandé si la Milice Immaculée pouvait être redémarrée exactement comme saint Maximilien l’avait fondé. Comme la Pologne catholique depuis les années 1920 a été profondément influencée par la M.I., sa refondation exactement dans le même esprit dans lequel le Saint Fondateur l’a établie, a été jugée fondamentale.
Une petite croisade de prière a été organisée pour que l’Immaculée montre sa volonté. Mgr Bernard Fellay, alors supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, a soutenu que, conformément aux principes de la juridiction de substitution, il permettait la création de la Milice Immaculée dans sa forme traditionnelle.
Les fruits de cette fondation ont été immédiats: augmentation de la générosité parmi les Chevaliers, vie de prière régulière, et un esprit apostolique renouvelé, exprimé notamment par une augmentation intensive de l’apostolat écrit (bulletins, livres, brochures, dépliants) qui a fait connaître la Tradition catholique en Pologne.
Grâce à la publication des textes mêmes de saint Maximilien Kolbe et de ses confrères chevaliers avant la seconde guerre mondiale, de nombreux fidèles ont ainsi pu facilement discerner l’immense différence, voir la contradiction, entre les nouveautés au sein de l’Église que l’esprit de Vatican II avait introduites, et la spiritualité et les idéaux des 50 premières années de la MI.
Développement de la M.I. d’observance traditionnelle
En 2002, les Pères Capucins traditionnels de Morgon ont souhaité rejoindre la M.I. et la fonder en France. En 2004, les premiers prêtres américains ont fondé la M.I. dans certains prieurés et chapelles des États-Unis, suivi en 2006, par la Suisse. Mais tous ces débuts n’étaient que des efforts individuels des partisans de Saint-Maximilien et le mouvement était généralement inconnu dans le monde traditionnel (sauf en Pologne). Cependant, Notre-Dame elle-même voulait que sa petite armée se développe sans éclat ni publicité particulière. Cependant, de plus en plus de fidèles s’y sont intéressés, grâce à la publication des brochures et des livres sur la M.I. ainsi que par la création de sites Web.
En 2013, il y avait 5 000 chevaliers, en 2016 – environ 13 000 chevaliers, et en janvier 2020, le nombre était passé à plus de 120 000 chevaliers dans le monde.
Pendant longtemps, la M.I., dans les différents pays où elle a été établie, a été laissée aux prêtres qui, individuellement et de leur propre initiative, ont essayé de « faire quelque chose pour l’Immaculée » avec la permission de leurs supérieurs.
En avril 2016, afin d’unir les différents efforts et de constituer la M.I. comme une petite armée de la tradition catholique, le Supérieur général – autorité suprême de la M.I. – a nomme Monsieur l’abbé Karl Stehlin “Modérateur international” ou selon les termes de Saint Maximilien « directeur » de la M.I.
Depuis lors, le P. Stehlin a visité plus de 30 pays où il a prêché des conférences présentant l’idéal de la M.I. et la spiritualité de saint Maximilien. Dans de nombreux autres pays, il a créé cette Milice de l’Immaculée, par ex. aux Philippines, en Inde, en Chine, au Japon, en Corée du Sud, à Singapour, en Malaisie, en Indonésie, en Australie et récemment, au Pérou, en Colombie, en Argentine, au Paraguay, au Chili, au Mexique, au Costa Rica, au Guatemala, au Gabon et au Nigéria.
Actuellement la M.I. l’observance traditionnelle existe et opère dans 48 pays sur tous les continents.
En novembre 2018, l’actuel Supérieur général, le P. Davide Pagliarani, a permis la création du siège de la M.I. à Varsovie.
Nous vous encourageons à vous familiariser avec les activités de la M.I. en lisant les courtes présentations faites par les représentants d’autres pays qui sont incluses dans le « Chevalier si l’Immaculée » n ° 20.
Voici le «Chevalier de l’Immaculée» n ° 20 à télécharger