A Fatima, Notre-Dame révèle un bénéfice important du Rosaire : il obtient la fin de la guerre.
Nous sommes dans l’année 1917 ; la première guerre mondiale entre dans sa phase la plus horrible et la plus meurtrière. Presque toutes les familles d’Europe ont dû envoyer leurs fils à la guerre, personne n’échappe à cette préoccupation. Sous cet angle, nous pouvons comprendre pourquoi Notre-Dame fait souvent allusion à cette guerre et pourquoi Elle promet sa fin.
Pourtant, le message de Notre-Dame ne concerne pas seulement les gens vivant en 1917, mais il touche tous les hommes de toutes les époques. De même, nous voyons dans L’Évangile que Notre Seigneur annonce prophétiquement la destruction de Jérusalem – qui adviendra en l’année 70 ; il relie de la même manière cet événement historique à la fin du monde.
Ce langage prophétique peut s’appliquer aussi à Notre Dame de Fatima : directement et immédiatement, elle parle de la fin de la première guerre mondiale et du retour des soldats. Mais ces mots doivent être compris à propos de tous les peuples, et de toutes les époques. Quiconque vient à Fatima reçoit la promesse de Notre Dame : la guerre va finir et les soldats vont rentrer à la maison ! Comment faut-il comprendre cela ? Nous devons nous demander ce que signifie « la guerre » et plus précisément la « fin de la guerre ».
Premièrement, cela signifie que nous sommes membres de l’Église militante et que notre vie est un état de guerre spirituelle. Les guerres entre peuples et nations sont seulement l’expression et le symbole de la guerre entre le bien et le mal, entre la grâce et le péché, entre Notre-Dame et le démon, entre le Ciel et l’enfer.
À la guerre nous avons besoin de bonnes armes, mais c’est insuffisant. Il faut aussi que les soldats soient bien formés et bien entraînés à l’usage de ces armes. L’arme par excellence donnée par Notre-Dame est le Saint Rosaire. Si vous l’utilisez de la manière souhaitée par notre « commandant-en-chef », elle annonce solennellement que cette guerre finira, que les soldats pourront rentrer chez eux avant de rejoindre, plus tard, leurs demeures éternelles.
Deuxièmement, cela signifie qu’il doit y avoir un vainqueur et un vaincu, une victoire et une défaite. La victoire, toute véritable victoire dans ce monde, est obtenue grâce à Notre-Dame, et avec elle par tous ceux qui ont pieusement contemplé les mystères du Rosaire. Ceci est confirmé par l’Eglise qui déclare que la fête de Notre-Dame des Victoires est aussi la fête de Notre-Dame du Très Saint Rosaire.
Troisièmement, la fin de la guerre est le résultat de la victoire, c’est la paix. Il n’y a ni victoire, ni paix sans Elle. Elle a déjà démontré cela par les nombreuses victoires miraculeuses depuis le XVIe siècle. En d’autres termes, le Rosaire est le grand moyen pour donner la paix dans notre vie. La paix des armes ne peut pas être autre chose qu’une condition externe de la vraie paix que Saint Augustin et Saint Thomas définissent comme « la tranquillité de l’ordre ».
Maintenant nous savons que notre cœur est un champ de bataille et que « le diable nous assaille sans cesse comme un lion rugissant afin de nous dévorer ». Il est difficile de faire la paix dans nos âmes ; très souvent nous sommes troublés, harassés, agités. Le plus petit incident nous fait perdre la paix du cœur. Qu’elle est précieuse, la promesse de Notre-Dame de nous assurer par le Rosaire l’atmosphère d’ordre et d’harmonie !
La paix la plus haute et la plus vraie ne peut être rien d’autre qu’une vie dans l’amitié de Dieu, une vie dans la grâce sanctifiante. Nous pouvons étendre cette promesse à toutes les situations et institutions qui ont absolument besoin de cette atmosphère de paix pour survivre : les familles, les écoles, les paroisses, les couvents, les villages.
Le Rosaire est la dévotion pratique et simple qui consacre notre vie quotidienne à Dieu par Marie.
Illustration : Sailko, CC BY 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by/3.0>, via Wikimedia Commons