Lettre du Modérateur national N°23 – Un instrument utile

Lettre du Modérateur national N°23 – Un instrument utile

Le Chevalier n’a qu’un désir : devenir « un instrument utile dans les mains de l’Immaculée » pour convertir les âmes et accroître la gloire de la Sainte Trinité. On pourra relire la Lettre n° 19 du 2e trimestre 2022, qui a déjà traité de la causalité instrumentale. Néanmoins, cet aspect a tellement d’importance dans la spiritualité de la M.I. qu’il n’est pas inutile de revenir sur le sujet.
Un des aspects encourageants de la théologie de la causalité instrumentale qui a été largement exploitée par saint Thomas d’Aquin au sujet de l’humanité du Christ et des sacrements de l’Église catholique, c’est que l’instrument, par rapport à ses propres capacités, est capable de faire des merveilles dans les mains de celui qui l’utilise.

Prenons quelques exemples dans l’ordre naturel.

Quelles merveilles sont sorties des pinceaux de Fra Angelico, des outils de Michel-Ange ou de la plume de saint Thomas d’Aquin ! Les mêmes instruments, c’est-à-dire ceux qui précisément étaient dans leurs mains, auraient pu être dans d’autres mains et produire des oeuvres moindres, et même bien moindres. Ils auraient même pu ne rien produire du tout s’ils n’avaient pas été utilisés. Et nous ne sommes, ici, que dans l’ordre naturel ! Que sera-ce dans l’ordre surnaturel ?

Si nous passons, maintenant, au domaine surnaturel, prenons une mesure quelconque d’eau. Elle pourrait servir à la boisson, à la lessive ou à l’arrosage. C’est déjà beaucoup. Mais voici que cette mesure d’eau servira à la confection de l’eau baptismale et deviendra la matière du sacrement de Baptême.

Dans les commentaires que le prêtre fait du baptême, il essaie toujours de montrer la grandeur des effets qu’il produit dans l’âme. S’il s’en tient à un langage purement théologique, son discours, tout en étant très juste, sera très sec : « Au moment du baptême, la grâce est infusée dans l’âme et le Péché originel est effacé ». C’est très beau intellectuellement, mais cela ne parle pas beaucoup à l’imagination et ne permet pas de saisir toute la mesure du changement opéré dans l’âme du baptisé ! Le prêtre cherche quelques comparaisons pour provoquer l’émerveillement et faire un peu mieux saisir la grandeur de l’effet du sacrement : « Avant le baptême, l’âme est comme un morceau de charbon noir ; après le baptême, elle est comme un beau diamant tout lumineux ».

Voilà, même si c’est une faible image, la beauté de ce qu’a produit instrumentalement la mesure d’eau dont il a été question ci-dessus.
Nous comprenons maintenant, de quoi peut être capable un instrument dans les mains de Dieu et de l’Immaculée : il devient capable de faire des merveilles.
Abbé Guy Castelain+

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