Monsieur Olier (1608-1657), fondateur de Saint-Sulpice (pss), s’est converti d’une vie mondaine en mai 1630 au sanctuaire de Lorette (Italie) dans la sainte Maison de l’Incarnation : « C’est dans ce saint lieu que j’ai été engendré à la grâce par les prières de la très sainte Vierge, et cette Mère de miséricorde m’a fait renaître à Dieu dans le lieu même où Elle avait engendré Jésus-Christ dans ses chastes entrailles » (Vie, Faillon, t. I, p. 32). Le Saint-Esprit lui a donné ensuite l’intuition de sa vocation : « J’ai compris que Notre-Seigneur me voulait établir en la vie même de sa sainte Mère ». Le Chevalier, comme un instrument dans les mains de Marie, doit, lui aussi, s’établir en la vie même de l’Immaculée.
Olier a compris que « Marie est l’instrument dont Dieu veut se servir » (op. cit. p. 124) pour former Jésus-Christ dans les âmes. L’Apostolat de Jésus commence en Marie : « C’est cet Apostolat de Jésus en Marie qui doit gagner tous les cœurs à Dieu et renouveler toute l’Église », est-il écrit dans un texte manuscrit de M. Olier. Il voit dans le mystère de la Visitation le commencement de cet Apostolat : « À peine… la très sainte Vierge a-t-Elle conçu et formé Notre-Seigneur dans son sein, qu’usant de ses droits de Mère de Notre-Seigneur, Elle part incontinent pour achever dans saint Jean-Baptiste l’œuvre de Dieu… C’est ce qu’Elle fait avec amour et vitesse. Par Marie, qu’Il remplit de sa puissance, Dieu communique à saint Jean l’esprit et la grâce nécessaires à sa mission d’apôtre destiné à faire connaître Jésus-Christ au monde », explique-t-il dans la Vie intérieure de la très sainte Vierge (op. cit. pp. 88-91).
Il a compris que Marie est la Reine des Apôtres d’une manière éminente, qui Lui est propre et unique : « Elle ne fait pas la fonction d’apôtre extérieurement, quoiqu’Elle ait reçu avec les Apôtres l’Esprit de Jésus-Christ, l’Apôtre universel, et qu’Elle L’ait reçu en plénitude. Elle n’est point appliquée aux juifs ou aux Gentils en particulier ; mais ayant en soi la plénitude du zèle de son Fils, Elle a aussi, par participation éminente de Jésus-Christ (car Elle n’a de puissance en rien et sur rien, que par Lui), et le zèle universel pour la gloire de Dieu, et la puissance intérieure de procurer et d’envoyer secrètement, par les voies du Saint-Esprit et de l’amour divin, des serviteurs de Dieu pour tout le monde ». La conséquence est évidente : « Aussi est-Elle Reine des Apôtres, à cause de ce don apostolique qu’Elle a reçu en plénitude, qui est le zèle de faire connaître Notre-Seigneur et d’édifier l’Église avec une sagesse admirable » (Vie intérieure, p. 270).
Il en est de même pour le Chevalier : il est envoyé dans le monde par le zèle intérieur de Marie, et « il n’a de puissance en rien et sur rien » que par Elle – la Reine des Apôtres – et par Lui – Notre Seigneur Jésus-Christ.
Abbé Guy Castelain+
Ave Maria! Cher chevalier, voici le dernier numéro du Chevalier de l’Immaculée. N’hésitez pas à partager… En dernière page vous trouverez une petite histoire bien encourageante pour votre apostolat marial…
Bonne lecture! In Corde Mariæ