Le concile Vatican Ier, dans sa Constitution dogmatique sur la Foi, enseigne que « lorsque la raison, éclairée par la foi, cherche avec soin piété et modération, elle arrive par le don de Dieu, à une certaine intelligence très fructueuse des mystères, soit grâce à l’analogie avec les choses qu’elle connaît naturellement, soit grâce aux liens qui relient les mystères entre eux et avec la fin dernière de l’homme » (chap. III).
Le Père Terrien, jésuite, en a fait l’illustration dans La Mère de Dieu et la Mère des hommes (4 tomes, Paris, Lethielleux, 1900). Le chapitre III du tome 1er s’intitule : Importance capitale du dogme de la Maternité divine, et comment le seul nom de la Mère de Dieu comprend en abrégé non seulement tout le mystère de l’Incarnation, mais le Christianisme (lire Catholicisme, ndlr) tout entier, mérite d’être appelé le Livre de la Foi. Il s’en explique :
« La très sainte Vierge est Mère de Dieu. C’est là un dogme fondamental, et la base même du christianisme. Ce que l’Apôtre a dit de la Résurrection de Jésus-Christ (I Cor. XV, 17-18), nous pouvons l’affirmer à meilleur titre de la divine Maternité de Marie. Si Marie n’est pas Mère de Dieu, notre foi est vaine, et nous sommes encore dans nos péchés ; et ceux qui se sont endormis dans le Christ ont péri ».
La raison ? « Ce dogme une fois renversé, tout croule, puisqu’il porte l’édifice de la Foi chrétienne ; puisqu’il est le pivot divin sur lequel repose tout l’ordre surnaturel de la grâce et de la gloire ». L’auteur fait ensuite cette remarque judicieuse : « Peut-on s’étonner après cela que l’Église, avec ses Docteurs et ses Conciles, se soit levée pour écraser l’erreur qui s’attaquait à ce titre, comme si le Christianisme tout entier se trouvait en péril ? » (op. cit., T. 1, pp. 37-38).
Le Père Neubert, marianiste, exploite le même principe, dans un très beau livre intitulé Marie dans le Dogme (Spes, Paris, 1953). Il étudie les harmonies entre la maternité spirituelle de Marie et les autres grandeurs de Marie (Passim). Il développe les harmonies entre l’Immaculée conception et les autres privilèges de Marie, à savoir :
- la Maternité divine,
- la Maternité spirituelle,
- la Médiation universelle,
- la Corédemption,
- la Distribution de toutes les grâces,
- la Royauté de Marie,
- la Mission apostolique et tous les autres privilèges.
L’auteur souligne, enfin, le fait que « L’Immaculée Conception est un mystère de triomphe. Mystère de triomphe… sans précédent sur l’auteur de tout mal, Satan, qui, sous le talon de Marie, subit la première défaite complète, absolue et irréparable qu’il n’ait jamais essuyée depuis le commencement du monde » (op. cit. p. 270).
Et il conclut : « Certains l’ont compris clairement et se sont inspiré de cette indication providentielle (le dogme de l’Immaculée) pour imprimer une orientation franchement mariale à leur vie et à leur apostolat » (op. cit. p. 271).
C’est ce que fait le Chevalier de la M.I. !
Abbé Guy Castelain+