L’histoire de la Médaille Miraculeuse – Première partie, les apparitions

L’histoire de la Médaille Miraculeuse – Première partie, les apparitions

L’apparition du 18 juillet 1830

Sœur Catherine a déjà été favorisée de nombreuses visions célestes mais son plus grand désir,  et ce vers quoi elle soupirait ardamment, c’était de voir la très sainte Vierge. (Pour lire la vie admirable de Sainte Catherine Labouré, cliquez ici)  Maintenant, voici le récit des visions qu’elle eût.

La préparation de l’Ange gardienMM histoire pr DECO1

C’est le 18 juillet 1830, la veille de la fête de Saint Vincent de Paul, l’humble novice s’était couchée avec la pensée que saint Vincent lui obtiendrait la grâce de voir la Sainte Vierge. « Il y a si longtemps, ajoute-t-elle, que je désirais la voir. »

La jeune sœur, vers 23h30, s’entend appelée par son nom. S’éveillant tout à fait, elle entr’ouvre le rideau du côté par lequel elle entend la voix. Qu’aperçoit-elle ? Un jeune enfant d’une beauté ravissante. Il peut avoir de 4 à 5 ans, il est habillé de blanc et de sa chevelure blonde, aussi bien que de sa personne s’échappent des rayons lumineux qui éclairent tout ce qui l’entoure.

Et voici que, l’enfant l’appelle par son nom : — « Sœur Catherine ! »

C’est son ange gardien, qui se manifeste à elle sous l’apparence d’un enfant d’environ cinq ans, tout vêtu de blanc. Il lui dit :MM histoire pr DECO2

— « Venez vite à la chapelle, la Sainte Vierge vous attend… Soyez tranquille, tout le monde dort à poings fermés »…

L’enfant la conduisit jusqu’à la balustrade de Communion. Et elle s’y agenouilla pendant que son guide céleste entrait dans le sanctuaire où il se tint debout sur la gauche. Les moments d’attente semblaient longs à sœur Catherine. Enfin, vers minuit, l’enfant l’a prévient, en disant : « Voici la sainte Vierge, la voici ! »

Au même instant, elle entend distinctement du côté droit de la chapelle un bruit léger, semblable au frôlement d’une robe de soie. Bientôt une dame d’une grande beauté vint s’asseoir dans le sanctuaire à la place occupée ordinairement par le directeur de la Communauté, au côté gauche du sanctuaire. Le siège, l’attitude, le costume, c’est à dire une robe blanche, un peu jaune avec un voile bleu, rappelait la représentation de Sainte Anne que l’on voit dans un tableau placé au-dessus. Cependant, ce n’était pas le même visage et sœur Catherine était là, luttant intérieurement contre le doute.MM histoire pr DECO3

Soudain, le petit enfant prenant la voix d’un homme parla très fortement et fit entendre des paroles sévères lui demandant si la reine du ciel n’était pas maîtresse d’apparaître à une pauvre mortelle sous la forme qu’il lui plaisait. À ces mots, toutes ses hésitations, cessèrent. Et ne suivant plus que le mouvement de son cœur, la sœur se précipite au pied de la très sainte Vierge posant familièrement les mains sur ses genoux, comme elle l’eut fait avec sa mère.

L’enseignement de la sainte Vierge

« En ce moment, dit-elle, je sentis l’émotion la plus douce de ma vie et il me serait impossible de l’exprimer. La Sainte Vierge m’expliqua comment je devais me conduire dans mes peines et me montrant de la main gauche, le pied de l’autel, Elle me dit de venir me jeter là et d’y répandre mon cœur, ajoutant que je recevrai là, toutes les consolations dont j’aurais besoin. »MM histoire pr DECO6

Puis elle me dit encore :

« Mon enfant, je veux vous charger d’une mission ; vous y souffrirez bien des peines mais vous les surmonterez à la pensée que c’est pour la gloire du bon Dieu. Vous serez contredite, mais vous aurez la grâce, ne craignez point. Dites tout ce qui se passe en vous, avec simplicité et confiance. Vous verrez certaines choses ; Vous serez inspirée dans vos oraisons. Rendez-en compte à celui qui est chargé de votre âme.

Je demandais alors à la Sainte Vierge l’explication des choses qui m’avaient été montrées dans les visions précédentes. Elle me répondit :

« Mon enfant les temps sont très mauvais ; des malheurs vont fondre sur la France. MM histoire pr DECO9Le trône sera renversé, le monde entier sera bouleversé par des malheurs de toute sorte. (La Sainte Vierge avait l’air très peinée en disant cela.) Mais venez au pied de cet autel ; là, les grâces seront répandues sur tous. Et sur toutes les personnes qui le demanderont, les grands et les petits…
Un moment viendra où le danger sera grand. On croira tout perdu. Là, je serai avec vous, ayez confiance. Vous reconnaîtrez ma visite, la protection de Dieu et celle de Saint Vincent sur les deux communautés. Ayez confiance, ne vous découragez pas, je serai avec vous. »

La Vierge fît encore d’autres prophéties sur l’avenir de la France et de la Communauté des Sœurs de la Charité.

« Je ne saurais dire, continue la sœur. Combien de temps je suis restée auprès de la Sainte Vierge. Tout ce que je sais, c’est qu’après m’avoir parlé longtemps, elle s’en est allée, disparaissant comme une ombre qui s’évanouit. »

S’étant relevée alors, sœur Catherine retrouva l’enfant à la place où elle l’avait laissé lorsqu’elle s’était approchée de la Sainte Vierge. Il lui dit : « Elle est partie. » Et se mettant de nouveau à sa gauche, il la reconduisit de la même manière qu’il l’avait amenée, répandant une clarté céleste. »

Ce qui vient d’être raconté n’était qu’une partie de la mission de sœur Catherine, ou plutôt une préparation à celle qui allait lui être donnée comme gage de la tendresse de l’Immaculée pour tous les hommes. Dans le courant du mois de novembre de cette même année, 1830, le 27 novembre Sœur Catherine vint faire part d’une nouvelle vision à Monsieur l’Abbé Aladel.MM histoire pr DECO8

L’apparition du 27 novembre 1830

Récit du 16 février 1836, tiré du Procès-verbal de l’enquête officielle –

par l’abbé Alabel, directeur spirituelle de Sœur Catherine Labouré

« À l’heure ou les sœurs sont en oraison dans la chapelle, vers 17h30, la Sainte Vierge s’est montrée à la jeune sœur comme dans un tableau ovale.

Elle était debout sur le globe du monde, dont il ne paraissait que la moitié. Vêtue d’une robe blanche, d’un manteau bleu argenté ayant comme des diamants en ces deux mains, d’où tombait des faisceaux de rayons lumineux sur la terre, mais avec plus d’abondance sur un point.

Catherine crut entendre une voix qui disait : « Ces rayons sont le symbole des grâces que Marie obtient pour les hommes et le point vers lequel ils tombent plus abondamment, c’est la France.

Et elle lisait autour du tableau écrit en caractères d’or ces mots. « O Marie conçue sans péché, priez pour nous, qui avons recours à vous. »
Cette prière, tracée en demi-cercle commençait à la hauteur de la main droite et passant au-dessus de la. Sainte Vierge finissait à la hauteur de la main gauche. Le tableau s’étant retourné, elle vit au revers la lettre M, surmontée d’une croix ayant une barre à sa base et au-dessous du monogramme de Marie, les cœurs de Jésus et de Marie, le premier entouré d’une couronne d’épines et l’autre transpercé d’un glaive. Puis elle entendit cette parole : « Faites frapper une médaille sur ce modèle, les personnes qui la porteront et feront avec pitié cette prière, jouiront d’une protection toute spéciale de la Mère de Dieu. » À cet instant, la vision cessa. » (Extrait du procès-verbal, le 16 février 1836)

Témoignage écrit de la main même de Sœur Catherine Labouré

Premier tableau de l’apparition sans paroleMM histoire pr DECO10

« Le 27 novembre 1830 qui était un samedi et la veille du premier dimanche de l’Avent à cinq heures et demie du soir, faisant la méditation dans un profond silence, j’ai cru entendre du côté droit du sanctuaire, comme le bruit d’une robe de soie. J’aperçus la sainte Vierge auprès du tableau de Saint Joseph. Sa taille était moyenne et sa figure si belle qu’il me serait impossible d’en décrire la beauté. Elle était debout, vêtue d’une robe blanc aurore. Avec la forme qu’on appelle à la Vierge c’est à dire montante et à manches plates. La tête était couverte d’un voile blanc qui descendait de chaque côté jusqu’aux pieds. Elle avait les cheveux en bandeau et par-dessus une espèce de serre-tête garni d’une petite dentelle, posée à plat sur les cheveux. La figure était assez découverte et les pieds reposaient sur un globe ou mieux, une moitié de globe, du moins, je n’en vis que la moitié. Ses mains élevées à la hauteur de la ceinture, tenaient d’une manière très aisée, un autre globe (figure de l’univers). Elle avait les yeux et levée vers le ciel et sa figure s’illumina pendant qu’elle offrait le globe à Notre-Seigneur.

Deuxième tableau de la même apparition MM histoire pr DECO11

Tout d’un coup, le tableau changa, « ses doigts se sont remplis d’anneaux et de pierreries précieuses, très belles. Les rayons qui en jaillissent se reflétaient de tous côtés, ce qui l’enveloppait d’une telle clarté que l’on ne voyait plus ni ses pieds ni sa robe. Les pierreries étaient plus ou moins grosses et les rayons qui en sortaient étaient proportionnellement plus ou moins éclatants.

Je ne saurais dire ce que j’éprouvais ni tout ce que j’ai appris en si peu de temps. Comme j’étais occupée à la contempler, la Sainte Vierge abaissa les yeux sur moi et une voix me dit au fond du cœur : « Ce globe que vous voyez représente le monde entier et particulièrement la France, et chaque personne en particulier. »

Ici, je ne sais pas exprimer ce que j’aperçus de la beauté et de l’éclat des rayons. Et la Sainte Vierge ajouta : « Voici le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent. » Me faisant ainsi entendre combien elle est généreuse envers les personnes qui la prient. Combien de grâces elle accorde aux personnes qui les lui demandent. Dans ce moment, j’étais où je n’étais pas, je ne sais pas, je jouissais.MM histoire pr DECO12

Il se forma alors autour de la Sainte Vierge un tableau un peu ovale sur lequel on lisait écrites en lettres d’or ces paroles : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. » Puis une voix se fit entendre, qui me dit : « Faites frapper une médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront recevront de grandes grâces, surtout en la portant au cou. Les grâces seront abondantes pour les personnes qui auront confiance. »

Troisième tableau de la même apparition

À l’instant dit la soeur, le tableau parut se retourner. Alors, elle vit au revers la lettre M, surmontée d’une croix ayant une barre à sa base et au-dessous du monogramme de Marie, les cœurs de Jésus et de Marie, le premier entouré d’une couronne d’épines et l’autre transpercé d’un glaive. Puis elle entendit cette parole : « Faites frapper une médaille sur ce modèle, les personnes qui la porteront et feront avec pitié cette prière, jouiront d’une protection toute spéciale de la Mère de Dieu. » À cet instant, la vision cessa. »MM histoire pr DECO20

Cependant, quelques-unes des pierres ne donnaient pas de rayon et comme Catherine s’en étonnait, il lui fut dit que ses pierreries, qui restent dans l’ombre figurent les grâces que l’on oublie de demander à Marie.

Les autres apparitions 

D’après les témoignages du directeur de sœur Catherine, cette même apparition se renouvela plusieurs fois durant l’espace de quelques mois, toujours dans la chapelle de la maison mère des filles de la Charité.

Le Père Alabel ajoute qu’il n’est pas certain de leur nombre, mais il assure qu’il y en eut au moins trois autres apparitions, la sœur l’ayant l’en ayant entretenu trois fois, à diverses reprises.

Au mois de décembre 1830MM histoire pr DECO21

Dans le courant du mois de décembre, elle eut une nouvelle apparition exactement semblable à celle du 27 novembre et au même moment, pendant l’oraison du soir. Il eut toutefois une différence notable, la Sainte Vierge, au lieu de s’arrêter auprès du tableau de Saint Joseph passa devant et vint se poser au-dessus du tabernacle, un peu en arrière, précisément, à la place que la statue occupe aujourd’hui.

La Sainte Vierge paraissait avoir une quarantaine d’années au jugement de la sœur. L’apparition était comme encadrée à partir des mains, dans l’invocation tracée en lettres d’or : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous, qui avons recours à vous. » Puis le revers présentant le monogramme de la Sainte Vierge surmontée de la croix et au-dessous les divins Cœurs de Jésus et de Marie. Sœur Labouré reçut de nouveaux l’ordre de faire frapper une médaille sur ce modèle. Elle termine son récit par ses mots :

« Vous dire ce que j’ai appris au moment où la sainte Vierge offrait le globe à Notre-Seigneur, cela est impossible à rendre comme aussi ce que j’ai éprouvé pendant que j’étais occupée à la contempler ! Une voix se fit entendre au fond de mon cœur, qui me dit : « Ces rayons sont le symbole des grâces que la sainte Vierge obtient aux personnes qui les lui demandent. »

Détails supplémentaires sur le premier tableau de l’apparition de Marie Médiatrice

Plus tard, lorsque la supérieure de la communauté des sœurs de la charité voulu faire exécuter une statue de l’Immaculée tenant le globe, elle interrogea Catherine s’il fallait mettre le serpent sous ses pieds. « Oui, répondit elle, il y avait un serpent de couleur verdâtre avec des tâches jaunes. »

Elle recommanda aussi que le globe posé dans les mains de la Vierge fut surmonté d’une petite croix et que ses traits ne fussent ni trop jeunes, ni trop souriants, mais d’une gravité mêlée de tristesse qui disparaissait durant la vision, ajoutait la sœur, le visage s’illuminait, des clarté radieuse de l’amour, surtout à l’instant de sa prière.

Explication des trois tableaux des apparitions de l’Immaculée

  1. Dans le premier tableau, nous voyons Marie divine Médiatrice. Elle offre le monde, la France et chacun d’entre nous à Dieu.
  2. Dans le deuxième tableau, nous voyons un autre aspect de la médiation universelle de Marie, sa médiation de grâce et de gloire puisque ses mains se trouvent tout-à-coup chargées de grâces sous la figure d’anneaux et de pierres précieuses d’où partent des rayons si brillants qu’à leur clarté, tout s’efface. Marie en est comme revêtue et ses mains s’inclinent et s’abaissent sous le poids de ces trésors.
  3. Dans le troisième tableau, sont représentés les grands mystères de la vie mariale, son union à la Croix par la barre transversale qui unit le M et la Croix, son Cœur douloureux et le Sacré-Cœur de Jésus toujours associés et enfin, les 12 étoiles qui nous rappelle que tous ces trésors sont les biens et l’héritage de la Sainte Eglise Catholique.

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