La réalité du Communisme avec sa Sainteté le Pape Pie XI
Le communisme est basé sur une philosophie qui tente de séparer la science, la vie de la foi et l’Eglise. C’est une philosophie athée. Le communisme renferme une idée de fausse rédemption. Un pseudo-idéal de justice, d’égalité et de fraternité dans le travail, imprègne toute sa doctrine et toute son activité. Un certain faux mysticisme communique aux foules, séduites par de fallacieuses promesses, le rêve contagieux, d’une meilleure répartition des biens de ce monde. On vante même ce pseudo-idéal, comme principe de progrès économiques, mais ce progrès s’explique par bien d’autres causes, comme l’intensification de la production industrielle dans des pays qui en étaient presque privés, la mise en valeur d’énormes richesses naturelles, l’emploi de méthodes brutales pour faire d’immenses travaux à peu de frais.
La doctrine, que le communisme cache sous des apparences parfois si séduisantes, a pour fondement les principes du matérialisme dialectique et historique prônés par Marx ; Cette doctrine enseigne qu’il n’existe qu’une seule réalité, la matière, avec ses forces aveugles ; la plante, l’animal, l’homme sont le résultat de son évolution. De même, la société humaine évolue suivant ses lois et à travers un perpétuel conflit de forces, vers une société sans classe. Ces phénomènes peuvent être précipités grâce aux efforts humains. C’est alors la lutte des classes, avec ses haines et ses destructions, au nom du progrès de l’humanité.
Dans cette doctrine, il n’y a plus de place pour l’idée de Dieu. Il n’existe pas de différence entre l’esprit et la matière, ni entre l’âme et le corps : il n’y a pas de survivance de l’âme après la mort, et par conséquent nulle espérance d’une autre vie.
Par contre, toutes les forces qui s’opposent à ces violences systématiques, quelle qu’en soit la nature, doivent être anéanties comme ennemies du genre humain.
Les fruits du Communisme :
- Aucune liberté,
- Aucun de principe spirituel de la conduite morale ; et pas de dignité,
- L’individu n’a aucun des droits naturels en face de la collectivité
- Dans les relations des hommes entre eux, principe de l’égalité absolue,
- Pas de hiérarchie et pas d’autorité établie par Dieu, y compris l’autorité des parents.
- Aucun droit de propriété sur les ressources naturelles ou sur les moyens de production,
- Pas de lien matrimonial de nature juridico-morale, aucun lien spécial de la femme avec la famille et le foyer. Suppression du droit naturel d’éducation des enfants
- Emancipation de la femme
- Egalité des sexes
- Soins du foyer et des enfants, dévolu à la collectivité.
- La hiérarchie est celle du système économique : Sa mission la production des biens par le travail collectif et pour unique fin la jouissance des biens terrestres dans un paradis où chacun ” donnerait selon ses forces et recevrait selon ses besoins “.
- L’ordre moral aussi bien que l’ordre juridique n’est qu’une émanation du système économique en vigueur; il n’est fondé que sur des valeurs terrestres, changeantes et caduques.
Méthodes d’infiltration et moyens de propagandes :
- Tirer avantage du libéralisme qui a préparé les masses par l’abandon de la religion et de la morale
- Ignorance des masses sur la nature du Communisme.
- Promesses éblouissantes : amélioration du sort des classes laborieuses, suppression des abus réels provoqués par l’économie libérale et obtention d’une réparation plus équitable des richesses (objectifs parfaitement légitimes, sans aucun doute), en profitant de la crise économique mondiale
- Tirer avantage des antagonismes de race, des divisions et des oppositions qui proviennent des différents systèmes politiques,
- S’insinuer dans les Universités et appuyer les principes sur des arguments pseudo-scientifiques.
- Utiliser un système de travail pour empêcher l’accomplissement des devoirs religieux pas de construction d’églises à proximité des usines
- Favoriser le laïcisme
- Propagande insidieuse et étendue.
- Propagande dirigée par un centre unique et qui s’adapte très habilement aux conditions des différents peuples ;
- Propagande qui dispose de grands moyens financiers, d’organisations gigantesques, de Congrès internationaux, de forces nombreuses et bien disciplinées;
- Propagande qui se fait par des tracts et des revues, par le cinéma, le théâtre et la radio, dans les écoles et même dans les Universités ;
- Propagande qui envahit peu à peu tous les milieux même les meilleurs
- Conjuration du silence dans la presse mondiale non catholique.
- Avidité à commenter les menus incidents de la vie quotidienne mais garder le silence au sujet des horreurs commises en Russie, au Mexique et dans une grande partie de l’Espagne ;
Fruits naturels du système.
- Lorsque du cœur des hommes l’idée même de Dieu s’efface, leurs passions débridées les poussent à la barbarie la plus sauvage.
- Lutte contre tout ce qui est divin.
- Ni Dieu ni Maître
- Le communisme est par sa nature antireligieux et considère la religion comme ” l’opium du peuple “, parce que les principes religieux qui parlent de la vie d’outre-tombe empêchent le prolétaire de poursuivre la réalisation du paradis soviétique, qui est de cette terre.
- Le terrorisme.
- L’esclavage est imposé à des millions d’hommes.
- Sur le terrain économique, plus de morale, plus de responsabilité,
- Les anciens camarades de conspiration et de lutte se détruisent maintenant les uns les autres :
- Corruption morale,
- Désorganisation de la structure sociale.
L’EGLISE CATHOLIQUE
NATURE DE LA SOCIÉTÉ
- L’Etre unique, suprême, souverain, c’est-à-dire Dieu, Créateur tout-puissant de toutes choses, Juge infiniment sage et juste de tous les hommes.
- L’homme a une âme spirituelle et immortelle. Dieu l’a doté de prérogatives nombreuses et variées : le droit à la vie, à l’intégrité du corps, aux moyens nécessaires à l’existence; le droit de tendre à sa fin dernière dans la voie tracée par Dieu; le droit d’association, de propriété, et le droit d’user de cette propriété.
- Le mariage et le droit à son usage naturel sont d’origine divine, ainsi la constitution et les prérogatives fondamentales de la famille ont été déterminées et fixées par le Créateur lui-même, et non par les volontés humaines ni par les faits économiques.
Droits et devoirs mutuels de l’homme et de la société.
- La société est un moyen naturel, dont l’homme peut et doit se servir pour atteindre sa fin, car la société est faite pour l’homme et non l’homme pour la société.
- La société est subordonnée à l’individu, mais la collaboration mutuelle rend possible de réaliser la vraie félicité sur terre: c’est dans la société que se développent toutes les aptitudes individuelles et sociales données à l’homme par la nature, aptitudes qui, dépassant l’intérêt immédiat du moment, reflètent dans la société la perfection de Dieu, ce qui est impossible, si l’homme reste isolé.
- Ce dernier but de la société est lui-même, ordonné à l’homme, afin que, reconnaissant ce reflet des perfections divines, par la louange et l’adoration, il le fasse remonter à son Créateur. Seul l’homme, seule la personne humaine, et non la collectivité en soi, est doué de raison et de volonté moralement libre.
- Instauration d’un ordre économique inspiré par la justice sociale et les sentiments de charité chrétienne.
- Saine prospérité basée sur les vrais principes d’un corporatisme sain qui respecte la hiérarchie sociale nécessaire,
- Organisation dans une harmonieuse unité, en s’inspirant du bien commun de la société.
- La mission du pouvoir civil est de promouvoir cette harmonie et la coordination de toutes les forces sociales.
- La doctrine catholique revendique pour l’Etat la dignité et l’autorité d’un vigilant et prévoyant défenseur des droits divins et humains, dont les Saintes Ecritures et les Pères de l’Eglise parlent si souvent.
DOCTRINE DE L’ÉGLISE
- Cette doctrine se tient à égale distance des erreurs extrêmes comme des exagérations des partis ou des systèmes qui s’y rattachent:
- Elle garde toujours l’équilibre de la justice et de la vérité;
- Elle proclame la juste mesure dans la théorie et en assure la réalisation progressive dans la pratique, s’efforçant de concilier les droits et les devoirs de tous, l’autorité avec la liberté, la dignité de l’individu avec celle de l’Etat, la personnalité humaine du subordonné avec l’origine divine du pouvoir; la juste soumission, l’amour ordonné de soi-même, de sa famille et de sa propre patrie avec l’amour des autres familles et des autres peuples, sentiment fondé sur l’amour de Dieu, père, premier principe et fin dernière de tous les hommes.
- Elle ne sépare pas le souci modéré des biens temporels de la sollicitude pour les biens éternels: ” Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice et tout le reste vous sera donné par surcroît “,
- Elle ne se désintéresse pas des choses humaines ou d’entraver le progrès et les avantages matériels: au contraire, elle les aide et les favorise de la manière la plus raisonnable et la plus efficace.
- l’Eglise n’a jamais, sur le terrain économique et social, présenté de système technique déterminé, ce qui d’ailleurs ne lui appartient pas, mais elle a pourtant clairement indiqué, sur certains points, des directives qui, tout en s’adaptant dans le concret à des applications diverses selon les différentes conditions de temps, de lieux et de peuples, montrent la bonne voie pour assurer l’heureux progrès de la société.
Avec raison, des hommes d’Etat éminents ont pu affirmer qu’après avoir étudié les divers systèmes sociaux, ils n’avaient rien trouvé de plus sage que les principes exposés dans les Encycliques Rerum novarum et Quadragesimo anno.
Jusque dans les pays non catholiques, et même non chrétiens, on reconnaît la grande valeur sociale des doctrines de l’Eglise. C’est ainsi qu’un homme politique éminent, non chrétien, de l’Extrême-Orient, n’hésitait pas à proclamer, que l’Eglise avec sa doctrine de paix et de fraternité chrétienne apporte une très précieuse contribution à l’établissement et au maintien si laborieux de la paix entre les nations.
Les communistes eux-mêmes, s’ils ne sont pas totalement corrompus, lorsqu’on leur expose la doctrine sociale de l’Eglise, en reconnaissent la supériorité sur les doctrines de leurs chefs et de leurs maîtres. Ceux que la passion aveugle et à qui la haine ferme les yeux devant la lumière de la vérité, ceux-là seuls la combattent obstinément.
Fruit de la doctrine de l’Eglise
- L’Eglise est la première à proclamer la vraie et universelle fraternité de tous les hommes, à quelque race ou condition qu’ils appartiennent;
- Elle contribua puissamment à l’abolition de l’esclavage, non par des révoltes sanguinaires, mais par la force intérieure de sa doctrine.
- C’est le Christianisme qui adore le Fils de Dieu fait homme par amour des hommes et devenu ” Fils du Charpentier “, ” Charpentier ” lui-même ;
- C’est le Christianisme qui consacra la vraie dignité du travail manuel, tâche autrefois méprisée.
- L’Eglise a régénéré l’humanité. Sous son influence, ont surgi d’admirables oeuvres de charité, des corporations puissantes d’artisans et de travailleurs de toutes catégories:
- Elle a revendiqué pour l’ouvrier le droit d’association, que le libéralisme régnant dans les plus puissants Etats s’acharne à lui refuser.
- On peut dire en toute vérité que l’Eglise, à l’imitation du Christ, a passé à travers les siècles en faisant du bien à tous.
Remèdes et moyens contre le Communisme
- Une rénovation sincère de la vie privée et publique selon les principes de l’Evangile chez tous ceux qui se glorifient d’appartenir au Christ. Même dans les pays catholiques, un trop grand nombre de personnes ne sont pour ainsi dire que des catholiques de nom. Tout en observant plus ou moins fidèlement les pratiques les plus essentielles de la religion qu’ils se vantent de professer, un trop grand nombre n’ont pas le souci de perfectionner leurs connaissances religieuses, d’acquérir des convictions plus intimes et plus profondes; ils s’appliquent encore moins à vivre de telle sorte qu’à l’apparence extérieure corresponde vraiment la beauté intérieure d’une conscience droite et pure, comprenant et accomplissant tous ses devoirs sous le regard de Dieu. Cette religion de façade, vaine et trompeuse apparence, déplaît souverainement au Divin Sauveur, car Il veut que tous adorent le Père ” en esprit et en vérité “
- Le détachement des biens de la terre et la loi de charité. ” Bienheureux les pauvres en esprit ” : Cette leçon est plus nécessaire que jamais, à notre époque de matérialisme avide des biens et des jouissances terrestres.
- Tous les chrétiens, riches ou pauvres, doivent tenir toujours leurs regards fixés vers le ciel, et ne jamais oublier que ” nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir “.
- Les riches ne doivent pas mettre leur bonheur dans les biens de la terre ni consacrer le meilleur de leur effort à la conquête de ces biens; mais qu’ils se considèrent comme de simples administrateurs tenus de rendre des comptes au Maître suprême,
- Les pauvres, tout en cherchant selon les lois de charité et de justice à se pourvoir du nécessaire et même à améliorer leur sort, ils doivent toujours rester, eux aussi. ” des pauvres en esprit “, plaçant dans leur estime les biens spirituels au-dessus des biens et des jouissances terrestres,
- Que tous se souviennent qu’on ne réussira jamais à faire disparaître de ce monde les misères, les douleurs et les tribulations, qu’à cette loi personne n’échappe.
- Il faut donc à tous la patience, cette patience chrétienne qui réconforte le coeur par les promesses divines d’un bonheur éternel.
- La charité chrétienne ” patiente et bonne ” qui sait éviter les airs de protection humiliante et toute ostentation; Pour être authentiquement vraie, la charité doit toujours tenir compte de la justice. Une prétendue charité qui prive l’ouvrier du salaire auquel il a un droit strict n’a rien de la vraie charité, ce n’est qu’un titre faux, un simulacre de charité. L’ouvrier ne doit pas recevoir à titre d’aumône ce qui lui revient en justice; il n’est pas permis de se dérober aux graves obligations imposées par la justice en accordant quelques dons à titre de miséricorde.
- La charité et la justice imposent des devoirs, souvent par rapport au même objet, mais sous un aspect différent: lorsqu’il s’agit des obligations d’autrui envers eux, les ouvriers ont le droit de se montrer particulièrement sensibles par conscience de leur propre dignité.
- La charité chrétienne exige la reconnaissance de certains droits qui appartiennent à l’ouvrier et que l’Eglise lui a explicitement reconnus.
- La justice commutative et la justice sociale, imposent des devoirs auxquels patrons et ouvriers n’ont pas le droit de se soustraire. C’est précisément la fonction de la justice sociale d’imposer aux membres de la communauté tout ce qui est nécessaire au bien commun.
- La justice sociale demande que les ouvriers puissent assurer leur propre subsistance et celle de leur famille par un salaire proportionné ; qu’on les mette en mesure d’acquérir un modeste avoir, afin de prévenir ainsi un paupérisme général qui est une véritable calamité; qu’on leur vienne en aide par un système d’assurances publiques ou privées qui les protègent au temps de la vieillesse, de la maladie ou du chômage.
- Il est indispensable d’étudier et de faire connaître toujours davantage les problèmes sociaux à la lumière de la doctrine de l’Église, et sous l’égide de l’Autorité établie par Dieu dans l’Eglise.
L’organisme économique et social sera sainement constitué et atteindra sa fin, alors seulement qu’il procurera à tous et à chacun de ses membres tous les biens que les ressources de la nature et de l’industrie, ainsi que l’organisation vraiment sociale de la vie économique, ont le moyen de leur procurer.
Encore aujourd’hui, les techniques perverses du Communisme
Le communisme athée s’est montré au début, tel qu’il était, dans toute sa perversité, mais bien vite il s’est aperçu que de cette façon il éloignait de lui les peuples: aussi a-t-il changé de tactique et s’efforce-t-il d’attirer les foules par toutes sortes de tromperies, en dissimulant ses propres desseins sous des idées en elles-mêmes bonnes et attrayantes.
- Voyant le commun désir de paix, les chefs du communisme feignent d’être les plus zélés fauteurs et propagateurs du mouvement pour la paix mondiale; mais, en même temps, ils excitent à une lutte de classes qui fait couler des fleuves de sang, et sentant le manque d’une garantie intérieure de paix, ils recourent à des armements illimités.
- Sous divers noms qui ne font pas même allusion au communisme, ils fondent des associations franchement catholiques et religieuses.
- Ils invitent les catholiques à collaborer avec eux sur le terrain humanitaire et charitable comme on dit, en proposant parfois même des choses entièrement conformes à l’esprit chrétien et à la doctrine de l’Eglise.
- Ailleurs, ils poussent l’hypocrisie jusqu’à faire croire que le communisme, dans les pays de plus grande foi et de civilisation plus avancée, revêtira un aspect plus doux, n’empêchera pas le culte religieux et respectera la liberté de conscience.
- Il y en a même qui, s’en rapportant à certaines modifications introduites depuis peu dans la législation soviétique, en concluent que le communisme est près d’abandonner son programme de lutte contre Dieu.
Le communisme est intrinsèquement pervers, et l’on ne peut admettre sur aucun terrain la collaboration avec lui de la part de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne. Si quelques-uns, induits en erreur, coopéraient à la victoire du communisme dans leur pays, ils tomberaient les premiers, victimes de leur égarement; et plus les régions où le communisme réussit à pénétrer se distinguent par l’antiquité et la grandeur de leur civilisation chrétienne, plus la haine des ” sans-Dieu ” se montrera dévastatrice.
PRIÈRE ET PÉNITENCE
Mais ” si le Seigneur ne garde la cité, c’est en vain que veille son gardien “. Aussi, comme dernier et très puissant remède, le double esprit de prière et de pénitence chrétienne. Car ” de pareils démons ne se chassent que par la prière et par le jeûne “. Le mal qui aujourd’hui ravage l’humanité ne pourra de même être vaincu que par une sainte et universelle croisade de prière et de pénitence. (c’est ce que réclamait Notre Dame à Fatima en 1917.)
(Sources Divini Redemptoris, Sa Sainteté le Pape Pie XI
19 mars 1937)