Les dispositions du Cœur de la Vierge Marie le jour de la Vigile de Noël sont le point culminant des désirs de l’humanité passée, présente et future. Elles sont l’écho sublimé des désirs, des vœux du peuple hébreux et de toutes les nations assises dans les ténèbres de la mort.
Cependant, même si la liturgie de l’Avent nous fait prononcer tous les ans ces mots si riches de sens : « Veni Domine et noli tardare » notre cœur lui, au fil des ans, s’appesantit et s’ennuie de cette mélodie qu’il ne comprend pas bien. N’est-il pas déjà venu ce Sauveur ? Ne sait-on pas déjà comment il est mort et ressuscité ? Au XXIème siècle, nous savons que Jésus est né et qu’il nous a rachetés. Alors, pourquoi chanter et s’extasier sur ces mots : « Veni Domine et noli tardare. Venez Seigneur, et ne tardez pas »?
Pour comprendre ce mystère, il nous faut nous rapprocher de Marie Immaculée. Elle est la seule créature pure et parfaite. Son rapport au temps, est, par grâce, le même que celui de Jésus. En effet, en tant que Corédemptrice, Elle englobe dans son manteau de grâces, toutes les âmes passées, présente et futures. Cette capacité et cette puissance à déverser les grâces et les mérites de Jésus-Christ entremêlés aux siens, lui donne de connaître à l’avance, toutes les âmes qui profiteraient de ce trésor, y compris la nôtre. A la crèche comme au Calvaire, elle nous voit nous approcher avec plus ou moins de confiance du Trône de la Grâce…
Néanmoins, si cela est donné à Marie par grâce et s’il lui était aisé de nous voir et de nous comprendre lors de son séjour sur terre, il n’est cependant pas facile pour nous, de voir et de comprendre les dispositions et l’Âme immaculée de Marie. C’est pour cette raison que l’Eglise, notre Mère, nous a donné la liturgie. La liturgie de l’Eglise est comme un « vortex ». Le Rosaire, un autre « vortex ». La Messe, un autre vortex…
Dans la nature, un vortex est un tourbillon creux composé d’air ou d’eau, qui absorbe les objets ou personnes qui s’approchent de lui et les transporte plus loin … dans le monde virtuel des jeunes gens d’aujourd’hui, ce mot désigne un portail par lequel on peut se téléporter, changer de lieu ou d’époque sans le moyen d’une machine…
Nous pouvons donc comparer les moyens physiques et matériels que l’Eglise met à notre disposition comme le Rosaire ou la liturgie, à autant de vortex, de passes-muraux, de moyens de téléportation qui nous mettent en rapport direct avec l’Eternité.
Ils fonctionnent de la manière suivante : lorsque nous prions avec les mots choisis de l’Eglise (Liturgie), ou lorsque nous prions avec les mots du Ciel (Pater Noster, Ave Maria…) l’âme entre réellement dans le temps de Dieu, dans ce temps de Paix et dans le silence de l’instant présent. Un lien se crée qui transporte l’âme dans les lieux et temps du mystère contemplé. Aussi, est-ce à ce moment-là que nous pouvons voir Marie Immaculée. Nous pouvons avec Saint Jean témoigner « ce que nous avons vu et touché du Verbe de vie ». Nous pouvons entrer dans ces dispositions mariales d’attente et de désir du Salut, que Marie conservaient dans son Cœur, les méditant avec amour : « Veni Domine et noli tardare. »
Ces „vortex“ sont à utiliser aussi souvent que l’on peut car à la séparation de l’âme et du corps, l’âme est appelée à demeurer toujours dans cette éternité, contemplant en un instant, et l’Incarnation et la Rédemption de Celui qui nous aima jusqu’à nous donner sa propre Vie. L’éternité n’est autre chose qu’un présent sans fin : là où se trouve Marie, dans cet instant présent et là où nous trouvons notre bonheur présent et éternel.
Leira
JOYEUX ET SAINT NOËL!