Table des matières
- L’organisation administrative visible
- L’organisation occulte ou invisible des grades
- Tous les grades actuels
- La stratégie
- Les relais de la FM : Rotary club, Lyon’s Club…
La FM est une superposition de sociétés secrètes dans laquelle chaque grade connaît l’existence et les secrets de son groupe et des groupes inférieurs, mais ignore ce qui se trame et se décide dans le groupe immédiatement supérieur. L’organisation maçonnique est donc difficile à connaître, car nous touchons là un domaine où le secret joue à plein.
« Il y a [dans la FM] une double organisation simultanée : l’organisation administrative visible et l’organisation occulte, ignorée parfois des francs-maçons eux-mêmes. » Léon de Poncins, La FM contre la France (1941)
a. Organisation générale
La FM du monde entier est divisée en plusieurs groupes administrativement indépendants les uns des autres, chacun de ces groupes correspondant à un pays. Ils portent des noms différents tels que : Fédération de la Grande Loge d’Angleterre, du Grand Orient de France, etc… L’organisation administrative de chacun de ces groupes ou fédérations est sensiblement la même partout. Elle place ses hommes aux différents leviers de commande et diffusent des mots d’ordre maçonniques dans toutes sortes d’organisations qui reçoivent ainsi, sans s’en douter, des directives occultes faisant partie d’un vaste plan d’ensemble (…)
b. Organisation de la loge
Chaque loge est dirigée par des officiers élus pour un an. Ils sont au nombre de cinq : le Vénérable, les 1er et 2e surveillants, l’orateur et le secrétaire ; ils n’ont d’autorité que dans leur loge.
c. Organisation de la Fédération
L’autorité centrale de l’ensemble social est nommée également par élection. Chaque loge élit un délégué ; ces délégués se réunissent deux fois par an et l’assemblée ainsi formée s’appelle convent. C’est en somme le parlement maçonnique de la Fédération. Ce convent élit 33 membres nommés pour trois ans formant le Conseil de l’Ordre, qui est le comité exécutif de la Fédération tout entière. À la tête du Conseil de l’Ordre, il y a un bureau et à la tête du bureau un président (dans d’autres Fédérations, ce président s’appelle Grand Maître). Ce président ou Grand Maître se trouve donc à la tête d’une administration fédérative maçonnique. Le convent examine les questions d’intérêt maçonnique général, règle le budget, décide les modifications des statuts, entre en rapport avec les autres fédérations et actuellement s’occupe surtout de questions politiques et religieuses.
Voici pour l’organisation visible ; il en existe simultanément une autre beaucoup plus secrète : celle des grades.
2. Organisation occulte ou invisible des grades
- Quand une personne entre dans la FM, elle fait tout d’abord partie d’une loge dite d’apprentis ; elle est reçue apprentie.
- Au bout de quelques temps, quand on juge son esprit suffisamment ouvert à la lumière maçonnique, elle passe au grade de compagnon, c’est-à-dire qu’elle est admise dans une loge de compagnons.
- Après une nouvelle observation plus ou moins longue, et si on le juge bon, le compagnon sera nommé maître et entrera dans une loge de maîtres.
Chaque maçon peut visiter une loge étrangère d’un grade analogue ou inférieur au sien. Chaque grade a des catéchismes, des rituels et des symboles qui lui sont propres.
Dans l’organisation administrative visible, les chefs sont nommés par élection, tandis que dans l’organisation occultes des grades, ils le sont par sélection.
3. Tous les grades actuels
Les grades d’apprenti, de compagnon, et de maître forment la maçonnerie inférieure ou maçonnerie bleue dont on peut démissionner assez facilement. Au-dessus vient la maçonnerie des Hauts Grades. Le chiffre rituel en est de 33, mais, actuellement, en France, il n’y en a plus que huit de pratiqués :
1. Apprenti
2. Compagnon
3. Maître
18. Souverain Prince Rose-Croix
30. Grand Élu Chevalier Kadosch
31. Grand Inspecteur Inquisiteur Commandeur
32. Sublime Prince du Royal Secret
33. Souverain Grand Inspecteur Général.
4. Stratégie
Ces deux sortes d’organisation se compénètrent étroitement et usent de trois clés fondamentales pour arriver à leur fin :
- L’action à base de suggestion : « Les volontés se transmettent généralement par suggestion et non par ordre, ceux-ci risquant de découvrir et compromettre la source d’inspiration. »
- L’importance du secret : « Notre ordre ne peut conserver sa force et sa valeur que s’il maintient son caractère secret. Le jour où nous aurons perdu notre caractère spécifique, qui tient à notre discrétion et à notre secret, notre action dans le pays sera terminée. » Il y a deux sortes de secrets : 1. secrets dans la vie interne de l’Ordre (secrets auxquels sont tenus les francs-maçons d’un grade donné à l’égard des francs-maçons de grades inférieurs) ; 2. secrets dans les rapports de l’Ordre avec le « monde profane »
- Deux parties distinctes, l’une pacifique et l’autre guerrière : La première n’emploie que des moyens intellectuels, c’est-à-dire la parole et l’écriture. Elle mène les autorités et les personnes dont elle a projeté la perte jusqu’au suicide ou à la destruction mutuelle. Elle conquiert au profit de l’Ordre toutes les places dans l’État, dans l’Église et dans les universités, en un mot toutes les positions influentes. Elle séduit les masses, domine l’opinion publique au moyen de la presse ou des associations Son directoire porte le nom de Grand Orient, et ses loges se ferment (…) dès que la division guerrière fait descendre dans la rue les masses qu’elle a acquises à l’Ordre. Dès que la division pacifique a poussé ses travaux assez loin pour qu’une attaque violente ait des chances de succès dans un temps peu éloigné, lorsque les passions sont enflammées, lorsque l’autorité est suffisamment affaiblie ou que les postes importants sont occupés par les traîtres, la division guerrière reçoit l’ordre de déployer toute son activité. Le directoire de la division belligérante s’appelle “firmament”. Dès qu’on en vient à des attaques à main armée et que la division belligérante a pris les rênes, les loges de la division pacifique se ferment.
Cette tactique dénote encore toutes les ruses de l’Ordre.
En effet, de cette manière, il empêche qu’on ne puisse accuser l’Ordre de coopérer à la révolte. En outre, comme les membres de la division belligérante, en tant que hauts dignitaires, font partie de la division pacifique, mais non réciproquement, comme l’existence de cette division est inconnue à la grande partie des membres de l’autre division, les premiers pourront se rallier aux seconds en cas d’insuccès. Les loges pacifiques s’empressent de protéger par tous les moyens les frères de la division belligérante, en les représentant comme des patriotes trop ardents, qui se sont laissés entraîner par le courant au-delà des prescriptions de l’ordre et de la prudence.
5. Les relais de la FM
a. Les sous-maçonneries
Agissent comme relais des groupes et associations distincts de la FM, mais qui sont soit dirigés soit influencés par elle. Il s’agit d’associations créées par des francs-maçons, ou avec leur appui, et qui subissent la direction maçonnique parfois sans que les membres le sachent. Exemples :
- La ligue de l’enseignement, fondée par Jean Macé, et qui a pu être appelée une maçonnerie extérieure ;
- Le Rotary Club ;
- Le Lion’s Club, fondés par les francs-maçons américains Paul Harris et Melvin Jones.
Dans un numéro hors-série la revue Historia précisait, en leur étant favorables : « On dit parfois que le Rotary et le Lion’s sont des émanations anglo-saxonnes de la FM. La majorité des Français Rotariens ou Lions s’inscrivent sincèrement en faux contre une telle allégation. Ils ne sont pas maçons, disent-ils, et c’est vrai. Certains sont même des anti-maçons convaincus, fidèles [lire hostiles ?] à l’image sectaire donnée par le Grand Orient à la maçonnerie française depuis 1900. Et, pourtant, ces clubs sont bien d’essence maçonnique. Ils sont un véhicule d’idéaux maçonniques de fraternité, de solidarité, d’universalité. Beaucoup de leurs dirigeants sont francs-maçons. »
Présence de la sous-maçonnerie partout en France même dans des lieux les plus reculés : N’avez-vous jamais vu ces panneaux à l’entrée des villes ?
b. La pénétration de groupes non maçonniques
Le compte-rendu du congrès maçonnique d’Amiens en 1894 indique comment est envisagée cette pénétration :
« Faire concourir à notre Œuvre, partout où ce sera possible, des journaux dirigés par nos frères, mais ne découvrant jamais les loges et ne divulguant jamais nos travaux… Créer des sociétés de libre-pensée, de secours, souchées sur les loges, subventionner les groupes profanes existant… et faire pénétrer les frères maçons dans les sociétés déjà constituées, mais avec la plus grande PRUDENCE. Faire la propagande par la bienfaisance en participant aux bonnes œuvres et aux encouragements. TOUS CES MOYENS SONT LES NÔTRES. »