“Il faut se battre, mon fils, pour Dieu et pour le Roi!” répétaient les Vendéens et les Chouans.
Alors que les hordes ennemis n’en finissent pas de nous assiéger, de s’attaquer à notre foi, à notre culture, à nos vies, à nos familles et par-dessus tout à la Présence de Notre-Seigneur sur nos autels, regardons notre Reine et écoutons le rythme puissant de son Cœur de guerrier. Oui, son Cœur Immaculé a été forgé par Dieu et c’est dans ce brasier que nous devons plonger le nôtre pour pouvoir nous battre et obtenir de Dieu la victoire !
De ce Cœur, tout amour humain y est consumé et transformé en un amour divin, qui n’ont point d’autre objet que Dieu seul.
Toute haine humaine et naturelle, au regard de quelque créature que ce soit, y est détruite et transformée en une haine surnaturelle et divine contre le péché et tout ce qui conduit au péché.
Tout désir de quoi que ce soit y est anéanti, et converti en un très simple et très pur désir d’accomplir en tout et partout la divine Volonté.
Toute aversion pour les mortifications, les privations des commodités de la vie présente, les mépris et humiliations venant des créatures, y est anéantie. Telle une meule broyant le grain, le Cœur de Marie transforme tout ceci en une sainte aversion, en une soigneuse fuite de toutes les occasions de déplaire à Dieu. Elle fuit les honneurs, les louanges, les satisfactions sensuelles, et tout ce qui peut contenter l’ambition, l’amour propre et la propre volonté de notre nature pécheresse.
Dans ce Cœur, toute vaine joie des choses caduques et périssables de ce monde, toute joie venant du succès qui sont conformes aux inclinations humaines, sont mortes et transformées en une sainte joie de tout ce qui est selon le bon plaisir de Dieu.
Toute tristesse procédant des choses qui sont contraires à la nature et aux sens, y est étouffée et changée en une tristesse réparatrice des offenses faites à Dieu.
Toute espérance et prétention des richesses, plaisirs et honneurs de la terre, et toute confiance en soi-même ou en quelque chose créée, y est entièrement éteinte et transformée en la seule espérance des. biens éternels, et en l’unique confiance en la divine Bonté.
Toute défiance de la puissance de Dieu, de sa bonté, de la vérité de ses paroles et de la fidélité de ses promesses, y est totalement anéantie et transformée en une grande défiance de soi-même et de tout ce qui n’est point Dieu. Ainsi, le Cœur très loyal de la Vierge fidèle ne s’appuie jamais sur elle-même ni sur aucune chose créée, mais sur la seule puissance et miséricorde de Dieu. Écoutons son avertissement : « Malheur à ceux qui abandonnent leur cœur à la lâcheté et au découragement, à ceux qui manque de s’appuyer et de se confier en Dieu, car ils se rendent indignes de sa protection! »
Pour ce Cœur, toute hardiesse ou courage à entreprendre des choses qui regardent le monde, ou même des choses bonnes mais sans vocation de Dieu, et sans l’avoir consulté et sans avoir pris conseil de son esprit est impensable. Plus encore, cette vaine hardiesse y est détruite et convertie en une force divine, qui lui fait combattre généreusement et vaincre glorieusement toutes les difficultés et tous les obstacles qui s’opposent à l’accomplissement de ce que Dieu demande d’elle.
Toute crainte de la pauvreté, de la douleur, du mépris, de la mort et de tous les autres maux temporels, que les hommes de chair et de sang ont coutume d’appréhender; comme aussi toute crainte de Dieu mercenaire et servile, y est étouffée et changée en la seule crainte amoureuse et filiale de lui déplaire tant soit peu.
Ce Cœur de guerrier se refuse toute colère et indignation au regard de quelque créature que ce soit, et pour quelque sujet que ce soit. Ces mouvements irascible y sont tout à fait éteints et transformés en une très juste et divine colère contre toute sorte de péché, qui mettent l’Immaculée dans la disposition d’être mise en poudre et d’être sacrifiée mille fois pour anéantir le moindre de tous les péchés, si tel était le bon plaisir de Dieu.
Ainsi ce grand et noble Cœur de Marie sacrifie et brûle toutes ses passions, inclinations et sentiments d’amour, de haine, de désir, de fuite ou d’aversion, de joie, de tristesse, d’espérance, de défiance, de hardiesse, de crainte et de colère.
Et ce sacrifice se fait dès le premier instant auquel ce saint Cœur a commencé à se mouvoir dans sa poitrine virginale, c’est-à-dire dès le premier instant de sa Conception immaculée; et il continue incessamment, s’accomplissant toujours avec plus d’amour et de sainteté de moment en moment.
Puisse ce Cœur de guerrier devenir nôtre et qu’il nous transforme en lui afin d’être parfait comme notre Père Céleste est parfait!