La dévotion mariale de Sœur Elisabeth de la Trinité

La dévotion mariale de Sœur Elisabeth de la Trinité

Elisabeth de la Très Sainte Trinité pourrait être décrite comme la mystique de l’âme contemplative de Marie. En tant que carmélite, elle a particulièrement contemplé la vie de prière de la Sainte Vierge et elle a pu la comprendre d’une manière très profonde.

« Pense-t-on à ce qui devait être dans l’âme de la Vierge lorsque, après l’Incarnation, elle possédait en elle le Verbe incarné, le Don de Dieu ? En quel silence, quel recueillement, quelle adoration elle devait s’ensevelir au fond de son âme pour étreindre ce Dieu dont elle était Mère. »La vie intérieure de Marie est une adoration silencieuse et ininterrompue du Verbe divin, totalement immergée dans la vie d’amour de la Très Sainte Trinité. Saint Luc écrit, qu’elle conservait ces choses et les méditait dans son cœur. C’est la meilleure définition de la méditation, de la prière contemplative.« Il me semble que l’attitude de la Vierge durant les mois qui s’écoulèrent entre l’Annonciation et la Nativité, est le modèle des âmes intérieures. […] Dans quelle paix, dans quel recueillement Marie se rendait et se prêtait à toutes choses. Comme les plus banales étaient divinisées en elle, car, à travers tout, la Vierge restait l’adorante du don de Dieu.

« Cela ne l’empêchait pas de se dépenser au dehors lorsqu’il s’agissait d’exercer la charité. L’Evangile nous dit que Marie “parcourut en toute diligence les montagnes de Judée pour se rendre chez sa cousine Elisabeth” (Lc 1, 39). Jamais, à la vision ineffable qu’elle contemplait, ne diminua sa charité extérieure. […]

« Marie, son âme est si simple, les mouvements en sont si profonds que l’on ne peut les surprendre ; elle semble reproduire sur la terre cette vie qui est celle de l’Etre divin, de l’Etre simple. Aussi est-elle si transparente, si lumineuse, qu’on la prendrait pour la lumière.

« “La Vierge conservait ces choses dans son Cœur.” Toute son histoire peut se résumer en ces quelques mots : c’est en son cœur qu’elle vécut et à une telle profondeur que le regard ne peut la suivre.

Quand je lis dans l’Evangile que “Marie parcourut en toute hâte les montagnes de Judée” pour aller remplir son office de charité près de sa cousine Elisabeth, je la vois passer belle, calme, majestueuse, recueillie au-dedans avec le Verbe de Dieu. Comme lui, sa prière fut toujours celle-ci : “Ecce. Me voici.” Qui ? La servante du Seigneur, la dernière des créatures. Elle, sa Mère. »

La prière a pour but essentiellement, de contempler, de glorifier, de consoler, d’aimer Dieu lui-même, Dieu seul, de demander son pardon et de se faire petit devant Lui, de se laisser conduire, enseigner et aimer par Lui.

Saint Louis-Marie de Montfort compare Marie à une magnifique montagne sur laquelle Dieu a établi sa demeure, « sur laquelle Jésus enseigne et habite pour toujours, où l’on est transfiguré avec Lui, où l’on meurt avec Lui, où l’on monte avec Lui dans le ciel ». Par conséquent, escalader cette montagne signifiera concrètement s’unir à Marie dans la prière, et consommer notre ascension vers Dieu.

Enfin, le même saint appelle Marie, l’oratoire, la maison dans laquelle Dieu habite, le lieu où nous le trouvons. Ce n’est que dans cette maison que se trouve la bonne atmosphère en laquelle la Trinité se complaît : le recueillement le plus profond, le silence respectueux, la beauté et la simplicité ineffables, l’encens d’adoration, la présence de Dieu, le paradis sur terre !

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