1. Relation de la fondation de la MI d’un point de vue historique par le Père Maximilien
« Avec le consentement du P. Recteur, le 17, octobre 1917, eut lieu la première réunion des sept premiers membres, à savoir : (1) le P. Iosif Pal, un jeune prêtre de la Province roumaine ; (2) le Frère Antoni Głowiński, diacre de la province roumaine roumaine (décédé le 18 octobre 1918) ; (3) Frère Girolamo Biasi, de la province de Padoue (décédé en 1929) ; (4) Frère Quirico Pignalberi, de la Province Romaine ; (5) Frère Antonio Mansi, de la province de Naples (décédé le 31 octobre 1918) ; (6) Frère Enrico Granata, de la Province de Naples ; (7) moi-même.
La réunion a eu lieu la nuit, en secret, dans une cellule intérieure fermée à clé qui a été construite au moyen d’un mur temporaire. Devant nous, il y avait une petite statue de l’Immaculée entre deux bougies allumées. Br. Girolamo Biasi a fait fonction de secrétaire. Le but de cette première rencontre était la discussion du « programme de la MI » (le formulaire d’inscription), d’autant plus que le Père Alessandro Basile, qui était aussi confesseur du Pape [Benoît XV], avait promis qu’il demanderait au Saint-Père une bénédiction de la MI. Pr. Basile, cependant, n’a pas tenu sa promesse et nous avons obtenu notre première bénédiction orale du Saint-Père par l’intermédiaire de Mgr. Dominique Jaquet, professeur d’histoire ecclésiastique dans notre Collège.
Pendant plus d’un an après cette première réunion, la MI n’a fait aucun progrès. En fait, toutes sortes de revers se sont accumulés, au point que les membres étaient mal à l’aise même d’en parler entre eux. L’un d’eux a même essayé de convaincre les autres que la MI était quelque chose d’inutile.
C’est alors que, avec de merveilleux signes d’élection, l’Immaculée appela à ses côtés le P. Antoni Głowiński (18 octobre 1918), et dix jours plus tard, fr. Antonio Mansi (31 octobre 1918), tous deux victimes de la grippe espagnole… Après qu’ils aient fait leur entrée au paradis, les statuts sont confirmés et le nombre de membres augmente.
Le 28 mars 1919, son Excellence Mgr. Dominique Jaquet, lors d’une audience spéciale avec le pape Benoît XV, a demandé et obtenu (sous forme générique, sans présentation du statut) une bénédiction pour l’« Association de la Bienheureuse Vierge Marie Immaculée qui existe parmi les étudiants du Collège Séraphique.
Une semaine plus tard, le 4 avril 1919, le Très Rév. Vicaire général, le P. M. Domenico Tavani, après avoir passé en revue avec diligence le but, les moyens, l’esprit et le développement de la Milice, a écrit cette bénédiction de sa propre main :
« Nous vous bénissons avec joie et prions que la Bienheureuse Vierge Immaculée, Patronne de notre ordre, accueillera et protégera de sa protection maternelle et d’une généreuse bénédiction la pieuse Milice. » P. Domenico M. Tavani, vicaire général.
Le mardi 16 décembre 1919, le Très Rév. Provincial (j’ai reçu une de ses lettres) a autorisé l’impression du programme de la MI.
Le samedi 20 décembre, le programme de la MI a été confirmé officiellement par l’évêque de Cracovie [Mgr. Adam Sapieha] (l’impression a été autorisée). Gloire à l’Immaculée.
Le 2 janvier 1922, le vicaire du diocèse de Rome, le cardinal Pompilj, approuve la MI comme « Union pieuse de la Milice de Marie Immaculée. »
Le 23 avril 1927, le siège de la MI du Collège séraphique international de Rome est légalement érigé en « siège principal. »
Les premiers membres de la M.I.
- Le P. Petru Iosif Pal, maintenant curé de la paroisse de Liuzi Călugăra, Jud. Bacau en Roumanie ;
- Le P. Quirico Pignalberi de la Province Romaine ;
- Le P. Enrico Granata de la Province napolitaine ;
- Le P. Girolamo Biasi de la Province de Padoue ;
- Le P. Ioan Gârleanu de la Province de Roumanie ;
- Le P. Serafin Bejan (Prov. roumaine) ;
- Le P. Luciano Lelii ;
- Le P. Alessandro Gallo ;
- Le P. Andrea Eccher ;
- Le P. Paolo Emanuele Moratti.
Les quatre premiers furent parmi les premiers (1917), les autres suivirent (1919), après la mort bénie de deux des premiers membres, à savoir le fr. Antonio Mansi († 31 octobre 1918) et, avant lui, le P. Antoni Głowiński († 18 octobre 1918). »
2. Relation de la fondation de la MI d’un point de vue spirituel par le Père Maximilien
« C’était en 1917. La franc-maçonnerie était très active en Italie. Lors des célébrations de l’anniversaire de Giordano Bruno, ils ont même eu le culot d’arborer une bannière représentant Saint Michel Archange écrasé sous les pieds d’un Lucifer triomphant.
Des « haillons » maçonniques étaient hissés sous les fenêtres du Vatican ; des brochures ont été distribuées partout affirmant que c’était le devoir de la police italienne de pénétrer dans le Vatican. Une main maléfique avait écrit : « Le diable régnera au Vatican et le pape sera son garde suisse », etc… C’était quatre cents ans après la rébellion de Luther et deux cents ans depuis le début de la franc-maçonnerie.
Au Collège international de Rome, dans une pauvre petite cellule, fermée à clé, mais avec la permission du Supérieur, sept jeunes clercs, portant l’habit et ceints du cordon franciscain, armés de sabres spirituels, c’est-à-dire de chapelets franciscains, examinèrent les points du premier statut de la Milice de l’Immaculée. Au-dessus d’eux, entre deux bougies allumées, une petite statue de l’Immaculée avait été placée.
En convoquant ces frères jeunes et inexpérimentés, l’Immaculée savait déjà que d’ici un an, elle en tiendrait deux près de son Cœur immaculé et maternel au ciel ; que peu après, un troisième les suivrait ; et que les autres seraient éparpillés dans le monde.
- Elle savait aussi que d’autres, de plus en plus nombreux, les rejoindraient et qu’aujourd’hui leur nombre serait de près d’un million.
- Elle savait que certains travailleraient avec plus ou moins d’ardeur, et que d’autres se regrouperaient de manière plus structurée, afin de gagner des âmes à elle plus rapidement, plus efficacement et dans un effort concerté, selon des règles appropriées.
- Elle savait que d’autres briseraient toutes les barrières en se consacrant à elle, jusqu’à s’enfermer dans son «jardin», pour sacrifier toute leur vie pour elle exclusivement.
De plus, ses chevaliers ne se contenteraient pas de défendre la foi, mais attaqueraient, lanceraient une offensive, conquériraient les places fortes ennemies. Pourtant, ils avanceraient toujours en nourrissant dans leur cœur un amour sans limite envers leurs prochains, l’amour de l’Immaculée elle-même, même si leurs voisins n’étaient pas seulement des étrangers, d’une autre race ou d’une autre couleur, mais même des ennemis déclarés de la religion, de l’Immaculée, de Dieu.
Et ils marcheraient avec haine, une haine implacable, la même haine que l’Immaculée elle-même nourrit contre le mal et contre le péché, même petit.
Chaque conversion et chaque pas sur le chemin de la sanctification sont l’œuvre de la grâce, et le dispensateur de toutes les grâces qui jaillissent du Très Sacré Cœur de Jésus n’est autre que sa Mère, l’Immaculée.
Ainsi, plus une âme se rapproche d’elle, plus elle peut puiser abondamment dans ces grâces. De ce fait, notre mission clé est de rapprocher les âmes d’elle, de la conduire vers les âmes. Ce n’est même pas une question d’avoir à être les seuls à le faire. Il s’agit plutôt de le faire le plus tôt possible. »