Le lendemain de triomphe

Le lendemain de triomphe

0000518 20240324 071948 0000Ave Maria!

SEMAINE SAINTE 2024

Le silence de la nuit est venu mettre fin aux hosanna d’hier. Les palmes et les manteaux qui jonchaient le sol hier en l’honneur du Roi, ont été ramassés. Les branchages gisaient là dans la poussière piétinée par les hommes et les chevaux. Ces palmes souillées, oubliées et qui, hier encore, s’agitaient dans les airs, sont une image de la gloire humaine et éphémère. La gloire sur terre, aussitôt manifestée, aussitôt dissipée car ici-bas le temps brise tout ce qui commence, par une fin.

Celui qui marchait hier sous les palmes de la gloire, Celui là seul qui connaît l’éternelle gloire de son Père et qui nous l’enseignait sur les routes de Galilée, ne s’est pas attardé sur ces hommages humains « connaissant le cœur de l’homme ».

Cependant Il a voulu éprouver pour nous ce contraste saisissant et terrible entre les acclamations de joie, de félicité, et de bonheur et, trois jours plus tard, ces cris de haines, de révoltes, d’envie et de jalousie.

Sur terre, le cœur humain peu vigilant, passe souvent de l’euphorie à la tristesse et ce qui provoque ce changement est, le plus souvent, la morsure de l’envie. Dès que le démon ou la nature humaine blessée par le péché originel, voit dans le prochain un accroissement, une joie, un bonheur, un gain quel qu’il soit, le regard réflexe de l’âme, l’égoïsme s’active : « moi, je n’ai pas ça ! » Le dépit amplifie le mouvement : « pourquoi lui et pas moi ! » La haine s’approprie la chose en niant et en mentant : « Il l’a volée, ce n’est pas à lui ! ».

Le triomphe de Jésus hier est trop modeste aux yeux des juifs. Il eût fallu qu’il en profite pour faire quelques miracles supplémentaires comme de chasser les Romains, les bousculer hors de Jérusalem avec toute la foule qui le suivait. À leurs yeux c’était le moment idéal pour le coup d’état… Mais Jésus ne veut pas de ce genre de triomphe, Il est venu racheter des âmes, des volontés, des intelligences et des cœurs et Il veut les racheter par un moyen inconnu de l’égoïsme : l’humilité, la souffrance offerte par amour pour l’autre, la Croix. C’est pourquoi Jésus se cache à leurs yeux, juste après son triomphe…

Alors, dans les cœurs des princes des prêtres l’égoïsme s’active : « moi, je n’ai pas ça !  » Non, ils n’ont pas le modeste triomphe de Jésus. Le dépit amplifie le mouvement : « pourquoi lui et pas moi !  » La haine s’approprie la chose en niant et en mentant : « Il l’a volée, ce n’est pas à lui !  Les miracles et la gloire qui l’entourent, ne sont pas de Dieu mais du démon…  »
« Ce court triomphe est de trop ! Il n’y a pas droit, il faut le lui enlever !  » La jalousie, l’envie et la haine vont détruire sur terre la gloire extérieure de notre Roi.

Par ses blessures, Il est venu nous guérir. Prêtres, passants, manœuvriers, artisans, jeunes gens et jeunes filles, mères de famille, enfants et vieillards qui acclamaient hier encore le Christ Roi, lorsque vous voyez dans votre âme ces plaies de l’envi et de la jalousie, courez sur la voie du Calvaire et là, au pied de la Croix, entrez dans ses blessures par les mains de l’Immaculée pour être guéris.

En agissant ainsi, petit à petit, la gloire que vous rendrez au Père par le Fils sera plus le fruit du Saint-Esprit. En montrant vos blessures (par la confession) et en les cachant dans les siennes, Il vous guérira.

Plus tard au Ciel, vous pourrez, de ce trône de gloire que sont ses blessures, agiter les palmes de la victoire et rendre à Dieu hommages et gloire éternels.

In Corde Mariæ.

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