Grand apôtre, le Père Kolbe fut un grand apologiste et défenseur de la foi. Comme le Chevalier était destiné à des lecteurs de tous bords, il a été amené à défendre des notions fondamentales qui sont niées aujourd’hui.
Bien que tous n’aiment pas la vérité, elle seule cependant peut être le fondement du bonheur stable.
La vérité est une. Ce fait nous est bien connu, et pourtant, dans la vie pratique, nous nous comportons comme si « oui » et « non » étaient vrais simultanément pour la même chose. Par example, il n’est pas difficile d’expérimenter en nous mêmes, que par moments nous comformons notre conduite à notre foi en la divine Providence, mais d’autres fois nous sommes très accablés, et alors nous agissons comme s’il n’y avait pas de divine Providence. Pourtant, soit il y a une Providence ; soit il n’y en a pas. De même, il est vrai que j’écris actuellement ces mots, et que toi, cher lecteur, tu les lis. Contre cela, il ne peut y avoir de vérité opposée, à savoir, que je n’aie pas écrit ces mots, ou que tu ne les aies pas lus. Car « oui » et « non » ne peuvent pas être vrais en même temps au soujet de la même chose. La vériyé est soit « oui » , soit « non » , car la vérité est une.
La vérité est puissante. Si maintenant quelqu’un voulait nier que j’aie écrit cela et que tu l’aies lu, la vérité ne changerait pas pour autant, mais simplement, le négateur et lui seul se tromperait. Et même, s’il y avait beaucoup de négateurs, la vérité n’en subitait cependant aucun dommage. Plus encore, si tous les hommes du monde entier affifmaient, imprimaient, filmaient et juraient pendant des siècles, que je n’aurais pas écrit ces lignes ou que tu ne les aurais pas lues, là encore on ne pourrait arracher le moindre fragment du granit de cette vérité, que j’ai écrit ces choses, et que tu les as lues. Puissance de la vérité ! C’est une puissance sans limite, divine !
Ceci vaut aussi en matière de religion. Nous rencontrons dans le monde de très nombreuses confessions religieuses, et l’opinion que toutes les religions sont bonnes est très répandue. On ne peut pas être d’accord avec cette phrase. Certes, beaucoup de ceux qui ne professent aucune religion ou appartiennent à l’une ou à l’autre peuvent ne pas être coupables devant Dieu, parce qu’ils sont persuadés d’être dans le droit chemin ; mais en soi, dans les questions religieuses, il ne peut y avoir qu’une seule vérité, et ceux qui ont des convictions non conformes à ce qu’il en est dans la réalité, ceux-là se trompent. Celui-là seul qui juge conformént à la vérité a la vraie foi.
Si donc il est vrai que Dieu existe, alors tous les athées sont dans l’erreur, eux qui affirment qu’il n’y a pas de Dieu. S’il n’y avait pas de Dieu tous ceux qui professent une religion seraient dans l’erreur. Poursuivons : s’il est vrai que le Christ est ressuscité, alors tout ce qu’il a enseigné est vrai aussi, et qu’il est le Dieu fait homme ; mais s’il n’est pas ressusité, alors toutes les religions chrétiennes n’ont aucune raison d’être.
Enfin, si Jésus a réellement dit à Pierre : « tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise », et qu’il a ainsi donné le signe auquel chacun peut facilement reconnaître son Eglise parmi cent autres Eglises chrétiennes, alors ceux-là seuls sont dans le droit chemin qui appartiennent à l’Eglise catholique. Eux seuls ont la garantie qu’ils obtiendront paix et contentement sur terre, et un jour la vie éternelle, s’ils tendent vers Dieu conformément à la doctrine de l’Eglise.
Il en est de même pour tous les autres événements religieux. Par example, s’il est vrai qu’à Lourdes l’Immaculée s’est révélée à Bernadette, alors il est certain qu’elle vit et qu’elle aime les hommes comme une vraie Mère.
Reconnaître la vérité. Personne na peut donc changer une vérité ; on peut seulement chercher la vérité, la trouver et la confesser, y conformer sa vie, marcher en toutes choses dans le sentier de la vérité, surtout en ce qui cincerne le but ultime de la vie, c’est–à–dire dans notre relation à Dieu, autrement dit, dans la vraie religion.
Tous les hommes recherchent le bonheur. Mais un bonheur qui n’est pas fondé sur la vérité n’existe pas. La vérité seule peut être le fondement indestructible du bonheur ; et ceci vaut tant pour chaque homme en particulier, que pour toute l’humanité.[1]
[1] RN décembre-janvier 1940-1941 p. 6-8 dans Le Chevalier du Coeur Immaculé N° 27 – Juin 2013 p. 1-3)