A la suite du pape Pie XII, il faut affirmer que Marie exerce sa royauté avec son Fils et en subordination à son Fils, et que sa royauté a la même extension que celle de son Fils.
Le Christ possède le pouvoir législatif. Marie ne porte pas de nouvelles lois, mais elle coopère, pour ainsi dire, à l’autorité de son Fils par la sienne, en disant à tous, comme jadis à Cana : « Faites tout ce qu’Il vous dira ».
Le Christ possède le pouvoir exécutif. Ici surtout, Marie est son associée. Suavement et fortement, elle amène les âmes à se soumettre à toutes les prescriptions de son Fils, surtout aux plus difficiles à notre nature, comme celles de la pureté et du pardon des injures.
Le Christ possède le pouvoir judiciaire. Marie ne juge pas, mais elle intervient souvent pour « arrêter le bras de son Fils prêt à frapper », ou pour adoucir la rigueur du châtiment.
Règner, c’est lutter pour étendre sa domination sur tous ceux qui, de droit, doivent être soumis à l’autorité du souverain, quoique, de fait, ils s’y soient soustraits ou n’y aient pas encore été réduits. Or, la royauté du Christ est loin d’être reconnue partout. Dans ce travail de conquête, Marie a un rôle essentiel : comme jadis, les bergers et les Mages, ainsi les hérétiques et les idolâtres trouveront Jésus près de Marie, sa Mère. Il faut que Marie règne pour qu’arrive le règne du Christ. Hâter l’avènement du règne de Marie, c’est hâter l’avènement du règne du Christ.