Nous avions un Père

Nous avions un Père

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Ils sont aujourd’hui très âgés, ces fils de saint François et ces frères de saint Maximilien. Mais leur regard pétille de jeunesse et d’une joie toute franciscaine ; leur mémoire reste vive pour évoquer le Père qu’ils ont côtoyé pendant quelques années, jusqu’à son arrestation, le 17 février 1941.

Le Père s’occupe de ses enfants

Ils le voient encore, doux et souriant, allant chaque jour à bicyclette visiter les divers ateliers du monastère : « C’était le meilleur moment pour lui parler, dit Frère Constantin Brodzik. Mais il était toujours disponible ». Il y avait aussi les promenades du dimanche, les jeux de ballon, la récréation du soir, les parties d’échecs. Toujours simple et naturel, le Père Maximilien participait, plaisantait, riait, saisissant au passage toutes les occasions de parler de Dieu et de la Vierge Marie.

Le Père nourrit

Jeunes religieux, ils étaient touchés de voir le Père Kolbe se soucier de leur santé, de la nourriture : « A son retour du Japon, la table est devenue meilleure ! », reconnaît avec humour Frère Constantin, entré à 15 ans, en 1932.

Le Père soigne

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Pour les malades, il avait une sollicitude toute maternelle. « Malgré notre pauvreté, il veillait à ce qu’ils aient tous les soins nécessaires, témoigne le Frère Stanislaw Jedrzejczak, le plus jeune de la bande, avec ses 81 ans. Il les visitait presque chaque jour, à l’infirmerie. Grand malade lui-même – il n’avait plus qu’un poumon -, il comprenait leurs souffrances, les encourageait avec douceur à les offrir à l’Immaculée.

« L’âme qui aime vraiment le Seigneur aime la Croix, disait-il, car elle nous permet de montrer notre véritable amour au Seigneur, qui nous a rachetés par sa propre souffrance. » Mais il ajoutait : « Il ne s’agit pas d’aimer la souffrance en tant que telle, de nier la douleur, mais de dire, à l’exemple de Jésus : Seigneur, non pas ma volonté mais la votre. » 

Le Père prie

Auparavant, les Frères avaient pu admirer en lui l’homme de prière ; celui dont ils voyaient le recueillement à l’oraison, aux offices, ou lorsqu’il célébrait la messe ; celui qui ne passait jamais devant la chapelle sans entrer un instant, qui récitait son rosaire en marchant. Ils se souviennent de la demi-heure de méditation qu’il dirigeait chaque matin, de ses conférences, exceptionnelles de profondeur.

Son intense amour de Marie Immaculée les impressionnait : « Il lui parlait comme un jeune homme à sa fiancée, relate le Frère Constantin. Il avait toujours sa statue près de lui, la baisait près du cœur, au lever et au coucher. Il nous répétait sans cesse : « Abandonnez-vous à elle, laissez-la agir en vous et par vous. »

C’est en elle qu’il puisait son énergie. Car cet homme de santé fragile déployait une activité intense : Sept publications en l’honneur de la Vierge et de nombreux livres sortaient de Niepokalanòw. « Le Père Maximilien était l’âme de tout cela, témoigne le Frère Zénobiusz Gacek, ancien économe du couvent : il veillait à tout, il était partout. »


Frère Iwo Achtelik

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Frère Iwo est à droite de l’officier allemand et le Père Kolbe se tient à gauche

À Niepokalanów, à l’âge de 99 ans, est décédé le frère Iwo Achtelik, l’un des derniers témoins qui a pu donner un témoignage personnel sur la vie et l’activité de saint Maximilien Kolbe de Niepokalanów.

Frère Iwo est né en Westphalie, en Allemagne, le 25 avril 1909. Ses parents ont émigré de Haute-Silésie. Après la signature du traité de Versailles (1919) et le retour à l’indépendance de la Pologne, la famille Achtelik revient en Pologne. Il avait quatorze frères et sœurs (8 frères et 6 sœurs). Frère Iwo raconte : « Après mon service militaire, je me suis interrogé sur l’avenir et je me suis demandé quoi faire du reste de ma vie. C’est alors que j’ai entendu parler de Niepokalanów. J’ai ressenti le besoin de répondre à l’appel de Dieu et d’entrer dans ce monastère. »

En mai 1935, avec 35 autres candidats, Antoni Achtelik franchit les seuils de Niepokalanów et le 1er août 1936 commence son noviciat. Il prononce ses vœux perpétuels le 8 décembre 1940. A partir de l’été 1936, pendant quatre ans et huit mois, le supérieur à Niepokalanów fut le Père Maksymilian Maria Kolbe, dont le Frère Iwo s’est toujours exprimé avec le plus grand respect. Dans le livre de CR Foster, on peut en trouver ce témoignage :

« C’était notre Père Gardien bien-aimé. Il s’adressait toujours à nous, appelant chacun par le mot „enfant“. Nous étions ses enfants et il était notre père attentionné. Notre Père Maximilien était le modèle parfait d’un supérieur religieux. »


Père Felissime Sztyk

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Les moines au travail

« Homme parmi les hommes, il était joyeux, il aimait raconter des blagues, faire rire les malades à l’infirmerie pour les élever », explique le P. Felissime Sztyk, qui a peint les portraits les plus célèbres du Père Kolbe, ayant vécu avec lui surtout au Japon.

« Très jeune, j’ai suivi le Père Maximilien comme un veau suit sa mère, même à vélo », observe-t-il en souriant en caressant sa longue barbe blanche. « Il nous a dit qu’un Polonais ne va pas en enfer parce qu’il crie instinctivement ‚Jésus, Marie‘ quand il a peur, et alors, le diable le rejette… ». Pendant les loisirs, le père Kolbe aimait parler de la nature, avec les accents de François d’Assise. « De sa personne émanait une grande bonté ; en chaque personne, quelle qu’elle soit, il voyait un frère en Jésus-Christ. Il savait être pour nous un père et une mère, disponibles à toute heure du jour ou de la nuit », souligne le Père Felissime.

Frère Felissime a servi la dernière messe du père Kolbe à Niepokalanow : « Il a célébré le Saint Sacrifice, ni trop vite ni trop lentement. »

 

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