Les apôtres des derniers temps — Le renoncement

Les apôtres des derniers temps — Le renoncement

Dans la bataille finale que nous vivons, la Sainte Vierge adresse un appel à ses enfants, les invitant à venir « éclairer la terre », dit-Elle à La Salette.

Répondant à cet appel, saint Maximilien s’est levé comme une lumière, entraînant à sa suite une multitude d’apôtres, en fondant la Milice de l’Immaculée.

Nous nous sommes proposé de passer en revue chacune des vertus que la Mère de Dieu veut voir en ses apôtres suivant son message à La Salette, en demandant à saint Maximilien lui-même de nous parler de ces vertus. Nous avons commencé par la foi, la première vertu que l’Immaculée veut voir briller en nous. « Je suis avec vous et en vous, pourvu que votre foi soit la lumière qui vous éclaire en ces jours de malheurs ».

Aujourd’hui, nous voudrions aborder le renoncement, non moins fondamental que la foi. « J’appelle les apôtres des derniers temps, dit Notre-Dame, les fidèles disciples de Jésus-Christ qui ont vécu dans un mépris du monde et d’eux-mêmes, dans la pauvreté et dans l’humilité ». Le mépris du monde et de séductions se traduit en effet par le renoncement à ses charmes trompeurs. Le texte qui suit, tiré d’une lettre de saint Maximilien au Père Florian Koziura écrite de Nagasaki le 29 avril 1931, nous montre comment ce renoncement est requis au chevalier de l’Immaculée. Avec beaucoup d’à-propos, il commence par rappeler notre idéal d’apostolat, pour en arriver à cette nécessité du renoncement pour gagner des âmes à l’Immaculée.

immaculate conception3b« L’idéal de Niepokalanów est la consécration sans conditions à l’Immaculée, selon le statut et l’acte de consécration de la M.I. ; d’où la nécessaire conformité à la volonté de l’Immaculée, en toutes choses. Faire la volonté de l’Immaculée, être de parfaits instruments entre ses mains, se laisser totalement guider par Elle ; c’est la parfaite obéissance grâce à laquelle Elle révèle sa volonté et dispose de nous comme de ses instruments.

Je répète : “la volonté de l’Immaculée”, parce que nous nous sommes consacrés à Elle sans conditions, et c’est Elle qui doit nous conduire.

Donc, si je puis m’exprimer ainsi, la volonté de Dieu n’est pas la même que celle de l’Immaculée — dans le sens où celle de Dieu est aussi justice, alors que celle de l’Immaculée est une volonté de miséricorde, dont Elle-même est la personnification. C’est pourquoi, nous qui sommes dans sa main comme ses instruments, nous ne sommes pas au service de la justice qui punit, mais de la conversion et de la sanctification, choses qui, pour être fruits de la grâce, c’est-à-dire de la Miséricorde divine, n’en passent pas moins par les mains de la Médiatrice de toutes grâces. Alors, de même qu’Elle est un instrument parfait entre les mains de la Miséricorde divine et du Cœur Sacré de Jésus, de même nous devons être des instruments entre ses mains. Ainsi, à travers Elle, nous devenons instruments du Cœur Sacré de Jésus, c’est-à-dire de la Miséricorde divine.

Par l’Immaculée au Cœur de Jésus, voilà notre mot d’ordre.

Voilà pourquoi, selon moi, l’esprit de chacun des membres de Niepokalanów doit être l’obéissance parfaite et surnaturelle à l’Immaculée, qui est exprimée à travers les supérieurs. Celui qui n’a pas cet esprit n’est pas fait pour Niepokalanów ; et puisque la consécration de Niepokalanów est inconditionnelle, Niepokalanów n’exclut pas l’idéal missionnaire, bien que, sur ce point, la Règle laisse libre.

Nous ne désirons donc pas seulement nous consacrer nous-mêmes à l’Immaculée, mais nous voulons aussi que toutes les âmes du monde, présentes et futures, se consacrent à Elle. Notre mission est de convertir et de sanctifier toutes les âmes par Marie. Celui qui est totalement consacré à l’Immaculée a déjà atteint la sainteté, et plus il se laisse conduire parfaitement par Elle dans sa vie intérieure et extérieure, plus il participe à son esprit. C’est pourquoi chaque membre de Niepokalanów — pour imiter l’Immaculée, Elle-même imitatrice de Jésus; pour imiter saint François, imitateur de Jésus — doit limiter ses exigences personnelles à ce qui est strictement indispensable, sans rechercher son aise ou des divertissements, mais il doit se contenter uniquement du nécessaire pour étendre au plus vite le règne de l’Immaculée.

Ce renoncement et cet esprit de sacrifice dans la pauvreté permettent d’imprimer davantage d’exemplaires du Chevalier, qui doit être répandu dans le monde entier : pauvreté de l’habitation, des vêtements, de la nourriture, c’est-à-dire la pauvreté franciscaine à la lumière de l’Immaculée.

Celui qui n’aime pas l’Immaculée au point de tout sacrifier pour Elle (pauvreté), de se sacrifier totalement lui-même (obéissance), c’est-à-dire celui qui ne veut pas se consacrer sans conditions à l’Immaculée, pour être son instrument, celui-là, qu’il parte de Niepokalanów.

Donc, obéissance surnaturelle, pour qu’en tout notre volonté soit la volonté de l’Immaculée ; pauvreté la plus rigoureuse, pour qu’au plus vite s’étende le règne de l’Immaculée et que nous Lui soyons semblables : voilà quelles sont les caractéristiques de Niepokalanów. »

Même si ces paroles sont adressées à des religieux, l’esprit qui les anime est aussi celui de tout chevalier. Car, comme le disait un parlementaire polonais, « il est nécessaire qu’il y ait en tous l’esprit qui règne à Niepokalanów, où l’on dort sur une planche nue, et où l’on mange du son. » Bien vécu, cet esprit libèrera notre âme des entraves à l’apostolat.

En effet, d’où vient que nous ayons si peu de temps pour être apôtres, sinon de notre trop grand attachement à nous-mêmes ? Alors, prenons les armes que nous tend saint Maximilien.

D’abord l’obéissance, qu’il voulait voir chez ses frères, afin qu’ils soient prêts à tout instant à partir en mission. Ce qui se traduira pour chacun de nous, d’une part dans la docilité à la grâce, qui nous pousse à faire du bien aux âmes, et d’autre part dans la fidélité au devoir, afin de ne pas perdre de temps.

Puis la pauvreté, qui nous pousse à restreindre nos besoins pour faire avancer la cause de l’Immaculée. Combien agréable Lui sera le sacrifice de nos dissipations et superfluités. Alors nous trouverons du temps, par exemple, pour photocopier le tract sur la Médaille miraculeuse, pour commander des médailles. Notre esprit, plus libre, sera disposé aux trouvailles ingénieuses de l’apôtre qui brûle de zèle pour faire connaître et aimer sa céleste Mère. « Que votre zèle, dit-Elle à La Salette, vous rendre comme des affamés pour la gloire et l’honneur de Jésus-Christ ! »

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