Ave Maria! Durante estos 8 días de oraciones y peticiones por las almas de los fieles difuntos y la liberación de las almas del Purgatorio, les proponemos una nueva serie de tarjetas para que puedan enviar a su entorno y/o contactos. El tema de la serie es: Infierno, Purgatorio, Paraíso para el alma inmortal? Les daremos las definiciones de estas tres palabras y una breve descripción de estos lugares para que las almas ayudadas por la gracia puedan motivarse a cambiar de vida y alcanzar la vida eterna a través de la Inmaculada.
In Corde Mariæ
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Cada día, con cada tarjeta, añadimos historias reales extraídas del libro de Mons. de Ségur sobre el Infierno.
L’enfer dans le Nouveau Testament
Saint Matthieu chap. 5, 21-22 / 29-30 – chap. 8, 11-12 – chap. 25, 30-41 et 46
« Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne tueras point ; et celui qui tuera méritera d’être condamné en jugement. Mais Moi Je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère, méritera d’être condamné en jugement ; et celui qui dira à son frère : Raca, méritera d’être condamné par le conseil ; et celui qui lui dira : Fou, méritera d’être condamné au feu de la géhenne. »
« Si ton œil droit te scandalise, arrache-le, et jette-le loin de toi ; car il vaut mieux pour toi qu’un de tes membres périsse, que si tout ton corps était jeté dans la géhenne. »
« Et si ta main droite te scandalise, coupe-la, et jette-la loin de toi ; car il vaut mieux pour toi qu’un de tes membres périsse, que si tout ton corps allait dans la géhenne. »
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et qui ne peuvent tuer l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut perdre et l’âme et le corps dans la géhenne. »
« Aussi Je vous dis que beaucoup viendront de l’orient et de l’occident, et auront place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des Cieux ; mais les enfants du royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures. Là il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
« Quant à ce serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. Or, lorsque le Fils de l’homme viendra dans Sa majesté, avec tous les Anges, Il S’assiéra sur le trône de Sa majesté. Toutes les nations seront assemblées devant Lui ; et Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ; et Il placera les brebis à Sa droite, et les boucs à Sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui sont à Sa droite : Venez, les bénis de Mon Père, possédez le royaume qui vous a été préparé dès l’établissement du monde. Car J’ai eu faim, et vous M’avez donné à manger ; J’ai eu soif, et vous M’avez donné à boire ; J’étais sans asile, et vous M’avez recueilli ; J’étais nu, et vous M’avez vêtu ; J’étais malade, et vous M’avez visité ; J’étais en prison, et vous êtes venu à Moi. Alors les justes Lui répondront : Seigneur, quand est-ce que nous Vous avons vu avoir faim, et que nous Vous avons donné à manger ; avoir soif, et que nous Vous avons donné à boire ? Quand est-ce que nous Vous avons vu sans asile, et que nous Vous avons recueilli ; ou nu, et que nous Vous avons vêtu ? Ou quand est-ce que nous Vous avons vu malade ou en prison, et que nous sommes venus à Vous ? Et le Roi leur dira : En vérité, Je vous le dis, toutes les fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits d’entre Mes frères, c’est à Moi que vous l’avez fait. Il dira ensuite à ceux qui seront à gauche : Retirez-vous de Moi, maudits, allez au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. …Et ceux-ci iront au supplice éternel, mais les justes à la vie éternelle. »
Saint Marc, 9, 42-48
« Et si ta main te scandalise, coupe-la ; il vaut mieux pour toi entrer manchot dans la vie, que d’aller, ayant deux mains, dans la géhenne, dans le feu inextinguible, là où leur ver ne meurt pas, et où le feu ne s’éteint pas. Et si ton pied te scandalise, coupe-le ; il vaut mieux pour toi entrer boiteux dans la vie éternelle, que d’être jeté, ayant deux pieds, dans la géhenne du feu inextinguible, là où leur ver ne meurt pas, et où le feu ne s’éteint pas. Et si ton œil te scandalise, arrache-le ; il vaut mieux pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu, que d’être jeté, ayant deux yeux, dans la géhenne de feu, là où leur ver ne meurt pas, et où le feu ne s’éteint pas. »
Saint Luc chap. 12, 5 — chap. 13, 24-28
« Mais Je vous montrerai qui vous devez craindre : craignez Celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne. Oui, Je vous le dis, Celui-là, craignez-Le. »
« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ; car beaucoup, Je vous le dis, chercheront à entrer, et ne le pourront pas. Et lorsque le Père de famille sera entré, et aura fermé la porte, vous, étant dehors, vous commencerez à frapper à la porte, en disant : Seigneur, ouvrez-nous. Et vous répondant, Il dira : Je ne sais d’où vous êtes. Alors vous commencerez à dire : Nous avons mangé et bu devant Vous, et Vous avez enseigné sur nos places publiques. Et Il vous dira : Je ne sais d’où vous êtes ; retirez-vous de Moi, vous tous, ouvriers d’iniquité. Là il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, et Isaac, et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous, vous serez chassés dehors. »
Et si les damnés revenaient sur terre pour nous dire ce qu’est l’enfer ?
« Un jour, Notre-Seigneur passait à Jérusalem, non loin d’une maison dont on voit encore aujourd’hui les fondements, et qui avait appartenu à un jeune pharisien, fort riche, nommé Nicence. Celui-ci était mort depuis peu de temps. Sans le nommer, Notre-Seigneur prit occasion de ce qui s’était passé là pour instruire ses disciples, ainsi que la multitude qui le suivait. « Il y avait, dit-il, un homme qui était riche, qui était vêtu de pourpre et de lin, et qui chaque jour faisait de splendides repas. A sa porte gisait un pauvre mendiant appelé Lazare, couvert d’ulcères, qui eût bien voulu se rassasier des miettes tombées de la table du riche ; mais personne ne les lui donnait. Or, il arriva que le pauvre mourut ; et il fut porté par les Anges dans le sein d’Abraham (c’est-à-dire dans le Paradis). Le riche mourut à son tour et il fut enseveli dans l’enfer. Et là, du milieu de ses tourments, ayant levé les yeux, il aperçut au loin Abraham, et Lazare dans son sein. Et il se mit à crier, et â dire : « Abraham, mon père, ayez pitié de moi, et envoyez Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau, pour qu’il me rafraîchisse quelque peu la langue ; car je souffre cruellement dans cette flamme. – Mon fils, lui répondit Abraham, souviens-toi que, pendant la vie, tu as eu en partage les jouissances, et Lazare, les souffrances. Maintenant il est consolé, et toi tu souffres. – Du moins, répliqua l’autre, envoyez-le, je vous prie, dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères ; et il leur dira ce que l’on souffre ici, afin qu’ils ne tombent pas, comme moi, dans ce lieu de tourments. Et Abraham lui répondit : Ils ont Moïse et les Prophètes ; qu’ils les écoutent. – Non, mon père, répliqua le réprouvé ; cela ne suffit pas. Mais s’ils voient venir quelqu’un d’entre les morts, alors ils feront pénitence. Et Abraham lui dit : « S’ils n’écoutent pas Moïse et les Prophètes, ils ne croiront pas davantage à la parole d’un homme qui serait revenu d’entre les morts ».
Cette grave parole du Fils de DIEU est la réponse anticipée à toutes les illusions des gens qui, pour croire à l’enfer et pour se convertir, demandent des résurrections et des miracles. Les miracles de toute nature abonderaient autour d’eux, qu’ils ne croiraient pas davantage.
Histoire vraie racontée par Monseigneur de Ségur :
C’était en 1837. Deux jeunes sous-lieutenants, récemment sortis de Saint-Cyr, visitaient les monuments et les curiosités de Paris. Ils entrèrent dans l’église de l’Assomption, près des Tuileries, et se mirent à regarder les tableaux, les peintures et les autres détails artistiques de cette belle rotonde. Ils ne songeaient point à prier. Auprès d’un confessionnal, l’un d’eux aperçut un jeune prêtre en surplis, qui adorait le Saint-Sacrement.
« Regarde donc ce curé, dit-il à son camarade ; on dirait qu’il attend quelqu’un.
– C’est peut-être toi, répondit l’autre en riant.
– Moi ! Et pourquoi faire ?
– Qui sait ? Peut-être pour te confesser.
– Pour me confesser ! Eh bien, veux-tu parier que je vais y aller ?
– Toi ! Aller te confesser ! Bah ! »
Et il se mit à rire, en haussant les épaules.
« Que veux-tu parier ? reprit le jeune officier, d’un air moqueur et décidé. Parions un bon dîner, avec une bouteille de champagne frappé.
– Va pour le dîner et le champagne. Je te défie d’aller te mettre dans la boîte. »
A peine avait-il achevé que l’autre, allant droit au jeune prêtre, lui disait un mot à l’oreille ; et celui-ci se levait, entrait au confessionnal, pendant que le pénitent improvisé jetait sur son camarade un regard vainqueur et s’agenouillait comme pour se confesser. « A-t-il du toupet ! » murmura l’autre ; et il s’assit pour voir ce qui allait se passer. Il attendit cinq minutes, dix minutes, un quart d’heure. « Qu’est-ce qu’il fait ? se demandait-il avec une curiosité légèrement impatiente. Qu’est-ce qu’il peut dire depuis tout ce temps-là ? »
Enfin, le confessionnal s’ouvrit ; l’abbé en sortit, le visage animé et grave ; et, après avoir savoir salué le jeune militaire, il entra dans la sacristie. L’officier s’était levé de son côté, rouge comme un coq, se tirant la moustache d’un air quelque peu attrapé, et faisant signe à son ami de le suivre pour sortir de l’église.
« Ah ça, dit celui-ci, qu’est-ce qui t’est donc arrivé ? Sais-tu que tu es resté près de vingt minutes avec cet abbé. Ma parole ! j’ai cru un instant que tu te confessais tout de bon. Tu as tout de même gagné ton dîner. Veux-tu pour ce soir ?
– Non, répondit l’autre de mauvaise humeur ; non, pas aujourd’hui. Nous verrons un autre jour. J’ai à faire ; il faut que je te quitte. »
Et serrant la main de son compagnon, il s’éloigna brusquement, d’un air tout crispé. Que s’était-il passé, en effet, entre le sous-lieutenant et le confesseur ? Le voici : A peine le prêtre eut-il ouvert le guichet du confessionnal, qu’il s’aperçut, au ton du jeune homme, qu’il s’agissait là d’une mystification. Celui-ci avait poussé l’impertinence jusqu’à lui dire, en finissant je ne sais quelle phrase : « La religion ! la confession ! je m’en, moque ! »
Cet abbé était un homme d’esprit.
« Tenez, mon cher Monsieur, lui dit-il en l’interrompant avec douceur ; je vois que ce que vous faites là n’est pas sérieux. Laissons de côté la confession, et, si vous le voulez bien, causons un petit instant. J’aime beaucoup les militaires. Et puis, vous m’avez l’air d’un bon et aimable garçon. Quel est, dites-moi, votre grade ? »
L’officier commençait à sentir qu’il avait fait une sottise. Heureux de trouver un moyen de s’en tirer, il répondit assez poliment :
« Je ne suis que sous-lieutenant. Je sors de Saint-Cyr.
– Sous-lieutenant ? Et resterez-vous longtemps sous-lieutenant ?
– Je ne sais pas trop ; deux ans, trois ans, quatre ans peut-être.
– Et après ? – Après ? Je passerai lieutenant.
– Et après ? – Après ? Je serai capitaine.
– Capitaine ? A quel âge peut-on être capitaine ? Si j’ai de la chance, dit l’autre en souriant, je puis être capitaine à vingt-huit ou vingt-neuf ans.
– Et après ?
– Oh ! après, c’est difficile ; on reste longtemps capitaine. Puis on passe chef de bataillon ; puis, lieutenant-colonel ; puis, colonel.
– Eh bien ! vous voici colonel, à quarante ou quarante-deux ans. Et après cela ?
– Après ? Je deviendrai général de brigade, et puis général de division.
– Et après ? Après ? Il n’y a plus que le bâton de maréchal. Mais mes prétentions ne vont pas jusque-là.
– Soit, mais est-ce que vous ne vous marierez pas ?
– Si fait, si fait ; quand je serai officier supérieur.
– Eh bien, vous voici marié, officier supérieur, général, général de division, peut-être même maréchal de France, qui sait ? Et après, Monsieur ? ajouta le prêtre avec autorité.
– Après ? après ? répliqua l’officier un peu interloqué. Oh ! ma foi, je ne sais pas ce qu’il y aura après. »
« Voyez comme c’est singulier, dit alors l’abbé d’un ton de plus en plus grave. Vous savez tout ce qui se passera jusque-là, et vous ne savez pas ce qu’il y aura après. Eh bien, moi je le sais ; et je vais vous le dire. Après, Monsieur, après, vous mourrez. Après votre mort, vous paraîtrez devant DIEU, et vous serez jugé. Et si vous continuez à faire comme vous faites, vous serez damné ; vous irez brûler éternellement en enfer. Voilà ce qui se passera après ! »
Et comme le jeune étourdi, ennuyé de cette fin, paraissait vouloir s’esquiver :
« Un instant, Monsieur ! ajouta l’abbé. J’ai encore un mot à vous dire. Vous avez de l’honneur, n’est-il pas vrai ? Eh bien, moi aussi j’en ai. Vous venez de me manquer gravement ; et vous me devez une réparation. Je vous la demande, et je l’exige, au nom de l’honneur. Elle sera d’ailleurs très-simple. Vous allez me donner votre parole que, pendant huit jours, chaque soir avant de vous coucher, vous vous mettrez à genoux, et vous direz tout haut : « Un jour, je mourrai ; mais je m’en moque. Après mon jugement, je serai damné ; mais je m’en moque. J’irai brûler éternellement en enfer ; mais je m’en moque. » Voilà tout. Mais vous allez me donner votre parole d’honneur de n’y pas manquer, n’est-ce pas ? De plus en plus ennuyé, voulant à tout prix sortir de ce faux pas, le sous-lieutenant avait tout promis, et le bon abbé l’avait congédié avec bonté, ajoutant : « Je n’ai pas besoin, mon cher ami, de vous dire que je vous pardonne de tout mon cœur. Si jamais vous aviez besoin de moi, vous me trouveriez toujours ici, à mon poste. Seulement n’oubliez pas la parole donnée. »
La-dessus, ils s’étaient quittés, comme nous l’avons vu. Le jeune officier dîna tout seul. Il était manifestement vexé. Le soir, au moment de se coucher, il hésita un peu ; mais sa parole était donnée ; et il s’exécuta. « Je mourrai ; je serai jugé ; j’irai peut-être en enfer…. » Il n’eut pas le courage d’ajouter : « Je m’en moque. »
Quelques jours se passèrent ainsi. Sa « pénitence » lui revenait sans cesse à l’esprit, et semblait lui tinter aux oreilles. Au fond, comme les quatre-vingt-dix-neuf centièmes des jeunes gens, il était plus étourdi que mauvais. La huitaine ne s’était pas écoulée, qu’il retournait, seul cette fois, à l’église de l’Assomption, se confessait pour tout de bon, et sortait du confessionnal le visage tout baigné de larmes et la joie dans le cœur. Il est resté depuis, m’a-t-on assuré, un digne et fervent chrétien.
C’est la pensée sérieuse de l’enfer qui, avec la grâce de DIEU, avait opéré la métamorphose. Or, ce qu’elle a fait sur l’esprit de ce jeune officier, pourquoi ne le ferait-elle pas sur nous ? Il y faut donc réfléchir une bonne fois. Il y faut réfléchir ; c’est une question personnelle, s’il en fût, et, avouez-le, profondément redoutable. »
Y a-t-il des gens en enfer ?
Coré, Dathan et Abiron
Ainsi, au seizième chapitre du livre des Nombres, nous voyons les trois lévites, Coré, Dathan, et Abiron, qui avaient blasphémé DIEU et s’étaient révoltés contre Moïse, « engloutis vivants en enfer » et le texte répète : « Et ils descendirent vivants en enfer ; descenderuntque vivi in infernum ; et le feu, ignis que le Seigneur en fit sortir, dévora deux cent cinquante autres rebelles. » Or, Moïse écrivait cela plus de seize cents ans avant la naissance de Notre-Seigneur, c’est-à-dire il y a près de trois mille cinq cents ans.
Judas Iscariote
– Pour ce qui est du Fils de l’homme, il s’en va, selon ce qui a été écrit de lui ; mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme sera trahi. Il aurait mieux valu pour cet homme de n’être jamais né.
Commentaire de l’abbé François Fillion :
Mais malheur. Menace d’un malheur éternel ; terrible inscription gravée par Jésus-Christ lui-même sur la tombe de Judas. – Il aurait mieux valu… En effet, dit S. Jérôme, « mieux vaut le néant que les tourments éternels de l’enfer ! ». Et pourtant, Dieu a créé Judas ! Jésus en a fait son Apôtre, prévoyant bien qu’il le trahirait ! Grand mystère théologique.
- Mais « Dieu juge le présent, et non pas le futur ;
- il ne condamne pas selon sa pré-science, s’il reconnaît quelqu’un qui lui déplaira plus tard ;
- mais sa bonté et sa clémence sont si grandes, qu’il choisit celui qui le servira bien pendant un temps, sachant cependant qu’ensuite il deviendra méchant.
- Il lui donne ainsi la possibilité de se convertir et de faire pénitence ». Extrait du commentaire de l’Evangile de St Matthieu (chap 26, 24) de l’Abbé Fillion.
Le Docteur Raymond Diocrès
Le docteur Raymond Diocrès Dans la vie de saint Bruno, fondateur des Chartreux, on trouve un fait étudié à fond par les très-doctes Bollandistes, et qui présente à la critique la plus sérieuse tous les caractères historiques de l’authenticité ; un fait arrivé à Paris, en plein jour, en présence de plusieurs milliers de témoins, dont les détails ont été recueillis par des contemporains, et enfin qui a donné naissance à un grand Ordre religieux. Un célèbre docteur de l’Université de Paris, nommé Raymond Diocrès, venait de mourir, emportant l’admiration universelle et les regrets de tous ses élèves.
C’était en l’année 1082. Un des plus savants docteurs du temps, connu dans toute l’Europe par sa science, ses talents et ses vertus, et nommé Bruno, était alors à Paris avec quatre compagnons, et se fit un devoir d’assister aux obsèques de l’illustre défunt. On avait déposé le corps dans la grande salle de la chancellerie, proche de l’église de Notre-Dame, et une foule immense entourait le lit de parade où, selon l’usage du temps, le mort était exposé, couvert d’un simple voile.
Au moment où l’on vint à lire une des leçons de l’Office des morts qui commence ainsi : « Réponds-moi. Combien grandes et nombreuses sont tes iniquités », une voix sépulcrale sortit de dessous le voile funèbre, et toute l’assistance entendit ces paroles : « Par un juste jugement de DIEU, j’ai été accusé ». On se précipite ; on lève le drap mortuaire : le pauvre mort était là, immobile, glacé, parfaitement mort. La cérémonie, un instant interrompue, fut bientôt reprise ; tous les assistants étaient dans la stupeur et pénétrés de crainte. On reprend donc l’Office ; on arrive à la susdite leçon « Réponds-moi. » Cette fois, à la vue de tout le monde, le mort se soulève, et d’une voix plus forte, plus accentuée encore, il dit ; « Par un juste jugement de Dieu, j’ai été jugé », et il retombe. La terreur de l’auditoire est à son comble. Des médecins constatent de nouveau la mort. Le cadavre était froid, rigide. On n’eut pas le courage de continuer, et l’Office fut remis au lendemain.
Les autorités ecclésiastiques ne savaient que résoudre. Les uns disaient : « C’est un réprouvé ; il est indigne des prières de l’Église ».
D’autres disaient : « Non, tout cela est sans doute fort effrayant ; mais enfin, tous tant que nous sommes, ne serons-nous pas accusés d’abord, puis jugés par un juste jugement de DIEU ? »
L’Évêque fut de cet avis, et, le lendemain, le service funèbre recommença à la même heure. Bruno et ses compagnons étaient là comme la veille. Toute l’Université, tout Paris était accouru à Notre-Dame. L’Office recommence donc. A la même leçon : « Réponds-moi », le corps du docteur Raymond se dresse sur son séant, et avec un accent indescriptible qui glace d’épouvante tous les assistants, il s’écrie : « Par un juste jugement de DIEU, j’ai été condamné », et retombe immobile. Cette fois il n’y avait plus à douter. Le terrible prodige constaté jusqu’à l’évidence n’était pas même discutable. Par ordre de l’Évêque et du Chapitre, on dépouille, séance tenante, le cadavre des insignes de ses dignités, et on l’emporte à la voirie de Montfaucon. Au sortir de la grande salle de la chancellerie, Bruno, âgé alors d’environ quarante-cinq ans, se décida irrévocablement à quitter le monde, et alla chercher, avec ses compagnons, dans les solitudes de la Grande-Chartreuse, près de Grenoble, une retraite où il pût faire plus sûrement son salut, et se préparer ainsi à loisir aux justes jugements de DIEU. Certes, voilà un réprouvé qui « revenait de l’enfer », non pour en sortir, mais pour en être le plus irrécusable des témoins. » Extrait de la vie de Saint Bruno (1030-1101)
Un jeune homme de 16-17 ans et le respect humain
Un jeune homme de bonne famille qui, à seize ou dix-sept ans, avait eu le malheur de cacher un péché mortel en confession et de communier en cet état, avait remis de semaine en semaine, de mois en mois, l’aveu si pénible de ses sacrilèges, continuant, du reste, ses confessions et ses communions, par un misérable respect humain. Bourrelé de remords, il cherchait à s’étourdir en faisant de grandes pénitences, si bien qu’il passait pour un saint.
N’y tenant plus, il entra dans un monastère. « Là, du moins, se disait-il, je dirai tout, et j’expierai sérieusement mes affreux péchés ». Pour son malheur, il fut accueilli comme un petit saint par les Supérieurs qui le connaissaient de réputation, et sa honte reprit encore le dessus. Il remit ses aveux à plus tard ; il redoubla ses pénitences, et un an, deux ans, trois ans se passèrent dans ce déplorable état, il n’osait jamais révéler le poids horrible et honteux qui l’accablait.
Enfin, une maladie mortelle sembla lui en faciliter le moyen. « Pour le coup, se dit-il, je vais tout avouer. Je vais faire une confession générale, avant de mourir ». Mais l’amour propre dominant toujours le repentir, il entortilla si bien l’aveu de ses fautes, que le confesseur n’y put rien comprendre. Il avait un vague désir de revenir là-dessus le lendemain ; mais un accès de délire survint, et le malheureux mourut ainsi.
Dans la Communauté, où l’on ignorait l’affreuse réalité, on se disait : « Si celui-là n’est pas au ciel, qui de nous y pourra entrer ? » Et l’on faisait toucher à ses mains des croix, des chapelets, des médailles. Le corps fut porté avec une sorte de vénération dans l’église du monastère, et resta exposé dans le chœur jusqu’au lendemain matin où devaient se célébrer les funérailles.
Quelques instants avant l’heure fixée pour la cérémonie, un des Frères, envoyé pour sonner la cloche, aperçut tout à coup devant lui, près de l’autel, le défunt environné de chaînes qui semblaient rougies au feu, et quelque chose d’incandescent apparaissait dans toute sa personne. Epouvanté, le pauvre Frère était tombé à genoux, les yeux fixés sur l’effrayante apparition. Alors le réprouvé lui dit : « Ne prie point pour moi. Je suis en enfer pour toute l’éternité ». Et il raconta la lamentable histoire de sa mauvaise honte et de ses sacrilèges, après quoi il disparut, laissant dans l’église une odeur infecte, qui se répandit dans tout le monastère, comme pour attester la vérité de tout ce que le Frère venait de voir et d’entendre. Aussitôt avertis, les Supérieurs firent enlever le cadavre, le jugeant indigne de la sépulture ecclésiastique. » Extrait de la vie de Saint Antonin, archevêque de Florence
Femme de mauvaise vie
Un jour que saint François de Girolamo prêchait sur une place de Naples, quelques femmes de mauvaise vie, que l’une d’entre elles, nommée Catherine, avait réunies, s’efforçaient de troubler le sermon par leurs chants et leurs bruyantes exclamations, pour forcer le Père à se retirer ; mais il n’en continua pas moins son discours, sans paraître s’apercevoir de leurs insolences. Quelques temps après, il revint prêcher sur la même place. Voyant la porte de Catherine fermée et toute la maison, ordinairement si bruyante, dans un profond silence :
« Eh bien ! dit le Saint, qu’est-il donc arrivé à Catherine ?
– Est-ce que le Père ne sait pas ? Hier soir la malheureuse est morte, sans pouvoir prononcer une parole.
– Catherine est morte ? reprend le Saint ; elle est morte subitement ? Entrons et voyons ».
On ouvre la porte ; le Saint monte l’escalier et entre, suivi de la foule, dans la salle où le cadavre était étendu à terre, sur un drap, avec quatre cierges, suivant l’usage du du pays. Il le regarde quelque temps avec des yeux épouvantés ; puis il dit d’une voix solennelle : « Catherine, où êtes-vous maintenant ? » Le cadavre reste muet. Le Saint reprit encore : « Catherine, dites-moi, où êtes-vous maintenant ? Je vous commande de me dire où vous êtes. » Alors, au grand saisissement de tout le monde, les yeux du cadavre, s’ouvrirent, ses lèvres s’agitèrent convulsivement, et une voix caverneuse et profonde répondit : « Dans l’enfer ! je suis dans l’enfer ! » A ces mots, la foule des assistants s’enfuit épouvantée et le Saint redescendit avec eux, en répétant : « Dans l’enfer ! 0 DIEU terrible ! Dans l’enfer ! L’avez-vous entendue ? Dans l’enfer ! » L’impression de ce prodige fut si vive, que bon nombre de ceux qui en furent témoins n’osèrent point rentrer chez eux sans avoir été se confesser.